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Le drone THeMIS mis à l'épreuve aux Pays-Bas

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Après la France, l’Estonie et le Royaume-Uni, les Pays-Bas évaluent à leur tour le drone terrestre THeMIS de l’estonien Milrem. Deux exemplaires reviennent d’un exercice mené par la 13e brigade légère (13e LB) dans les highlands écossais, annonce le ministère de la Défense néerlandais.
 

Le drone THeMIS de Milrem en démonstration sur le terrain d'Oirschot (Crédit photo: Hans Roggen/Ministère de la défense des Pays-Bas)

Le drone THeMIS de Milrem en démonstration sur le terrain d’Oirschot (Crédit photo: Hans Roggen/ministère de la Défense des Pays-Bas)


 
Highlander 2.0
 
Confiés à la cellule « Systèmes robotisés et autonomes » (SRA) de la 13e LB, les drones THeMIS ont fait l’objet d’un premier RETEX dans le dernier numéro du magazine « Landmacht » de la défense néerlandaise. « Il s’agit de solutions qui profitent réellement à nos soldats », y explique le lieutenant-colonel Jules den Ouden, commandant de l’unité SRA.
 
Afin de familiariser la 13e LB avec ces nouvelles technologies, quatre drones terrestres – deux THeMIS et deux Mission Master de Rheinmetall – accompagnent aujourd’hui l’unité SRA dans différents scénarios opérationnels. Pour la première fois, la douzaine de militaires qui composent cette unité ont mis les drones THeMIS à l’épreuve lors de l’exercice Highland Hunter 2019, organisé en Écosse par le 42e bataillon d’infanterie mécanisée (Limburgse Jagers) de la 13e LB. « Nous voulons désormais comprendre comment les soldats déployés sur le terrain ont vécu le fait de travailler avec des plateformes robotisées. Cet engagement ne fait pas partie de la doctrine standard et nous guidons donc les unités dans leur utilisation. Sur le terrain montagneux de l’ Écosse, ces systèmes peuvent vraiment montrer ce dont ils sont capables. Dans ce sens, nous sommes en mesure de découvrir quels sont les défauts de jeunesse potentiels et de définir des améliorations avec l’industriel », ajoute le colonel den Oude. Quant aux deux drones Mission Master, la 13e LB prévoit leur évaluation durant l’été, lors d’un nouvel exercice dans les montagnes écossaises.
 
Ces drones peuvent jouer « un rôle majeur dans la logistique, de sorte qu’une unité n’a plus besoin de se déplacer autant qu’avant. Pourquoi devrions-nous aller au ravitaillement si celui-ci peut venir à nous ? », questionne le sergent Jordan, opérateur intégré à l’unité SRA. Celle-ci envisage dès à présent d’étendre le champ prospectif. « Imaginez une unité SRA élargie au sein d’une brigade aux niveaux peloton ou compagnie et intégrée dans une unité de manoeuvre », précise le lieutenant-colonel den Oude, qui confirme en outre réfléchir « à la possibilité d’intégrer des plateformes armées ».
 
Hormis les fonctions logistique et d’appui-feu, l’intégration de robots pourrait à terme régler un autre problème, cette fois structurel: le recrutement. À l’instar de la Belgique, les Pays-Bas peinent en effet à éveiller les vocations militaires. « Le recrutement est un gros souci. Le nombre de jeunes dans ce pays se réduit de plus en plus, et avec lui le contingent qui serait susceptible de renforcer la Défense », déplore le lieutenant-colonel den Oude. « Le personnel devient de plus en plus essentiel. Une machine peut, elle, être remplacée et peut réduire les risques encourus par les soldats. Peut-être que d’ici 15 ans, un peloton sera formé de quatre opérateurs hautement qualifiés », conclut-il.
 
Le drone THeMIS de Milrem en démonstration sur le terrain d'Oirschot (Crédit photo: Hans Roggen/ministère de la Défense des Pays-Bas)

Le drone THeMIS de Milrem en démonstration sur le terrain d’Oirschot (Crédit photo: Hans Roggen/ministère de la Défense des Pays-Bas)


 
Deux à trois années d’évaluations
 
L’exemple des THeMIS et Mission Master relève d’une réflexion plus large engagée par le département « Concept Development & Experimentation » (CD&E) des forces terrestres néerlandaises. En août 2018, le CD&E créait la cellule SAR au sein de la 13e LB. Elle travaillera durant les trois prochaines années suivant une méthode des plus pragmatiques: jauger les systèmes existants dans leur usage quotidien par l’utilisateur final. Un travail entamé sur le THeMIS et l’Argo J6 du Canadien Argo Xteme Terrain Robotics, et, semble-t-il, depuis élargi au Mission Master.
 
Loin de se limiter au CD&E et à l’unité SRA, la réflexion engagée inclut largement les industriels, les universités et autres laboratoires de recherche néerlandais. Si l’achat de systèmes sur étagères est pratiquement inévitable, la définition progressive des besoins exigera en effet une inévitable part de développement à laquelle sont déjà associées des entreprises telles qu’IBM ou KPN. Selon la Défense néerlandaise, les principaux points d’attention relèvent de la robustesse du système, du traitement et de l’analyse des données, ainsi que de la cybersécurité.
 
«  Grâce aux instituts de recherches néerlandais, Brainport Eindhoven en particulier, nous disposions d’un capital intellectuel et technologique de haute qualité », s’est félicité le lieutenant-colonel den Ouden. « Relier ce capital aux besoins exprimés par l’armée est bénéfique pour la Défense, les entreprises, les instituts de recherches et autres organisations gouvernementales », pointe-t-il.
 
Cette thématique sera par ailleurs au coeur de la prochaine « Defensie Innovatie Competitie » (DIC), organisée à l’automne 2019. Destinée à « stimuler » l’écosystème de défense néerlandais, cette compétition annuelle récompense les innovations disruptives issues de startups et de PME susceptibles d’être intégrées au portfolio des forces néerlandaises dans les cinq années à venir. L’an dernier, Delft Dynamics se voyait attribuer un chèque de 200 000€ afin de produire un démonstrateur de son système de détection en sous-sol « U-Drone ».
 

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