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Le désarmement nucléaire ralentit

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Le « désarmement » nucléaire tend à ralentir, révèle l’institut de recherche suédois SIPRI* dans un nouveau rapport publié aujourd’hui. En janvier 2017, neuf pays* se partageaient 14 395 ogives nucléaires, dont près de 4150 considérées comme étant opérationnelles. Selon le SIPRI, l’arsenal nucléaire mondial aurait diminué de 460 ogives en 2016, un nombre pratiquement équivalent à l’exercice précédent (455) mais néanmoins faible comparé aux 2000 ogives neutralisées en 2010.
 

(Source: Deutsche Welle)

(Source: Deutsche Welle)


 
Un ralentissement que le SIPRI explique par le lancement ou le renforcement « de programmes de modernisation à long terme […] en cours au sein de l’ensemble des neuf pays », souligne Shannon Kile, chercheur au SIPRI. « Cela suggère qu’aucun de ces États ne sera prêt à renoncer à leurs arsenaux nucléaires dans un avenir proche », ajoute-t-il. Bien au contraire, Washington et Moscou, détenteurs de 93% de l’arsenal mondial, s’inscrivent durablement dans cette tendance à la modernisation, et ce, en dépit du traité New START* lancé en 2011.
 
Les États-Unis, par exemple, devraient dépenser jusqu’à 400Md$ d’ici 2026 pour l’entretien et la modernisation de leur force nucléaire. La moitié de ce budget sera consacrée au renouvellement des vecteurs de lancement, tels que le remplacement des missiles balistiques Minuteman III et la finalisation du missile de croisière « Long Range Stand-Off » (LRSO).
 
(Source: SIPRI)

(Source: SIPRI)


 
Troisième arsenal nucléaire mondial avec 280 ogives opérationnelles, la France devrait rapidement prendre le train en marche, souligne un rapport d’information présenté par le Sénat le 28 juin. « La modernisation de la dissuasion doit impérativement se voir attribuer les financements nécessaires et respecter les échéances calendaires, sauf à altérer dangereusement notre capacité à dissuader », estiment les sénateurs Xavier Pintat (LR) et Jeanny Lorgeoux (PS).
 
Ceux-ci jugent nécessaire de lancer un vaste programme de renouvellement de la « force de frappe » française d’ici à 2025, et d’augmenter le montant des crédits qui y sont alloués de 3,9 à 5,5-6Md€. Reste, pour la ministre Florence Parly, à résoudre l’épineuse question du financement.
 
 
*Stockholm International Peace Research Institute
 
*États-Unis, Russie, France, Chine, Grande-Bretagne, Israël, Pakistan, Inde et Corée du Nord
 
* Pour « New Strategic Arms Reduction Treaty ». Signé le 5 avril 2011 par la Russie et les États-Unis, New START succède au Traité de réduction des arsenaux nucléaires stratégiques (SORT), arrivé à terme en 2012. Il prévoit la réduction de moitié du nombre de missiles nucléaires stratégiques, limité à 700, et de 30% du nombre de têtes nucléaires stratégiques actives, soit 1550. New START ne tient donc pas compte des ogives nucléaires opérationnelles mais stockées, donc considérées comme inactives

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