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Le canon électromagnétique avance ses pions…

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blitzer

Lors de la dernière édition d’AUSA  (Association of the US Army), la grand messe de l’armement terrestre aux Etats-Unis, General Atomics a dévoilé une version terrestre de son canon électromagnétique (rail gun en anglais) « Blitzer ».

Les recherches sur cet équipement, où la poudre traditionnelle est remplacée par une impulsion électromagnétique, ont été lancées à l’initiative de la marine US. Pourquoi la marine ? Parce que l’encombrement et la masse de cet équipement le prédisposent pour l’instant à un embarquement à bord de navires. Les possibilités (pour l’instant théoriques) offertes en font par ailleurs une arme plutôt tournée vers l’interception de projectiles rapides, comme par exemple les missiles anti-navires. En mettent en avant une application terrestre, General Atomics tente de forcer le destin et annonce en premier lieu avoir fait des progrès considérables en terme d’encombrement. Si le « canon » lui même reste d’une taille raisonnable, on ne peut pas en dire autant de tout son environnement chargé de produire l’énergie, de la stocker et, surtout, de la délivrer en une fraction de seconde pour fournir l’impulsion initiale à la munition. L’énergie est une chose, la puissance, qui est la capacité à délivrer cette énergie dans un temps très court en est une autre. General Atomics reconnaît tout de même qu’en l’état actuel de l’art, il faudrait au moins quatre avions cargo C-17 pour transporter l’ensemble d’une batterie.

Reste un point essentiel à éclaircir : l’utilisation pouvant être faite de cette arme. Dans un canon électromagnétique, le munition est portée par un sabot suivant un principe assez similaire à celui de l’obus flèche anti-char. General Atomics annonce une vitesse initiale de Mach 5 (environ 1700m/s) en sortie de tube, ce qui est très supérieur à une munition de 155mm (environ 1000m/s) mais somme toute assez similaire à celle atteinte par une munition flèche. Le constructeur, qui précise que les essais conduits se sont traduits par une bonne séparation du sabot et un vol stabilisé pour la munition, annonce également une portée d’environ 80 km pour la munition que l’on suppose de gros calibre, équivalent du 155mm. Un tel chiffre est finalement assez décevant, d’autant qu’il s’accompagnerait vraisemblablement d’une cadence de tir des plus faibles : les obus actuels en 52 calibres à propulsion additionnelle atteignent les 60 km de portée et le chiffre de 80 km est à… portée de main pour l’artillerie « classique ». On imagine mal le railgun, avec sa lourde intendance, s’engager dans un duel d’artillerie.

Tout cela fait qu’il semble très prématuré d’envisager une application sol-sol pour le canon électromagnétique. General Atomics pourrait en revanche envisager une utilisation de son arme dans le domaine de la lutte anti-aérienne contre les roquettes et autres missiles balistiques de théâtre. A l’instar d’une installation actuelle de missile Patriot, l’empreinte au sol et logistique est moins cruciale. La vitesse de la munition, qui pourrait sans doute être augmentée avec une réduction du calibre, serait alors le principal atout pour l’interception de cibles rapides.

 

Notre illustration : le Blitzer de General Atomics en essais. N’apparaît sur la photo que la partie émergée de l’iceberg… les équipement nécessaires à la génération électrique sont hors cadre…

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