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L’armée française plus puissante que l’armée britannique ? Le Brexit n’arrangera rien…

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Le 12 juillet, le Sénat français communiquait comme suit : « Le groupe de suivi du Sénat sur le Brexit s’alarme du risque de ne pas arriver à conclure dans les temps un accord de sortie « ordonnée » du Royaume-Uni de l’Union européenne. Faute d’une position de négociation britannique crédible, l’Union européenne pourrait se retrouver le dos au mur. »
 

Véhicule de combat d'infanterie britannique "Warrior" (photo: Twitter)

Véhicule de combat d’infanterie britannique « Warrior » (photo: Twitter)


Conformément au vote de 17 millions de Britanniques lors du référendum du 23 juin 2016, le 29 mars 2019, le Royaume Uni sortira de l’Union européenne. Alors que le Royaume-Uni change ces jours-ci de négociateur et retarde la parution de son « Livre blanc », il ne reste plus que quelques mois pour aboutir à un accord, non seulement sur le règlement financier, mais aussi sur la situation des ressortissants européens au Royaume-Uni, et, surtout, sur l’Irlande.
 
« Le Royaume Uni a choisi de partir, mais il ne sait toujours pas où il va ! », résume Christian CAMBON (Les Républicains – Val-de-Marne), président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat. « Le temps presse ! Un échec des négociations aurait des conséquences dommageables non seulement pour le Royaume-Uni mais aussi pour l’Union » insiste Christian CAMBON.
 
Jean BIZET (Les Républicains – Manche), président de la commission des affaires européennes du Sénat, indique : « Le risque pour l’Union est de se trouver confrontée au choix entre un « no deal » et une remise en cause inacceptable de ses lignes rouges, au rang desquelles l’intégrité du marché unique ». En particulier, la proposition britannique du 6 juillet 2018 s’apparente à un marché unique « à la carte », inacceptable pour l’Union.
 
Le rapport du groupe de suivi du Sénat analyse l’état des négociations sur le Brexit, prenant acte de ses avancées mais soulignant aussi ses impasses. L’Irlande apparaît comme le nœud gordien de l’accord de sortie. Le rapport se prononce pour une solidarité européenne renforcée à l’égard de cet État membre qui a joué avec confiance la carte européenne. Le rapport du Sénat formule des recommandations pour la dernière ligne droite des négociations et pour l’accord sur les relations futures entre l’Union et le Royaume-Uni.
 
Les Britanniques eux-mêmes s’alarment sur base d’une appréciation défavorable de la puissance de leur armée, ce qui, soit dit en passant, est le lot de toutes les autres sur la planète, à quelques exceptions près. L’expert en sécurité et défense David Lowe a affirmé que la France dispose d’une plus grande capacité militaire que celle du Royaume-Uni (so what?). Il a exhorté la Première ministre Theresa May à augmenter ses dépenses militaires dans le contexte des menaces de l’UE sur la sécurité et la défense post-Brexit.
 
Au cours d’une discussion avec un correspondant du site Express.co.uk, le Dr Lowe a déclaré que les menaces du négociateur européen Michel Barnier sur la future défense et la sécurité du Royaume-Uni ne sont qu’une tentative pour effrayer les autres Etats membres qui envisageraient de quitter l’UE après le Brexit.
 
Mais le Dr Lowe soutient qu’une vérité choquante se trouve au cœur des menaces de M. Barnier : il affirme que la capacité militaire de la France est supérieure à celle de la Grande-Bretagne, un déséquilibre qui pourrait menacer la position militaire britannique : « Je ne suis pas un grand fan de Michel Barnier. Ce que nous affrontons avec ces négociations sur le Brexit ne s’est jamais produit auparavant. Quand vous regardez les négociateurs de l’UE dirigés par Barnier, je pense qu’ils adoptent des tactiques pour effrayer les 27 autres Etats membres qui envisageraient de partir pour essayer de leur donner une leçon sur la façon dont ils essaient de nous traiter ».
 
« Oui, poursuit le Dr Lowe, la France a une plus grande capacité militaire que la nôtre. Il ne faudrait pas une forte augmentation des dépenses pour que le Royaume-Uni se hisse à égalité avec la France, sans qu’il soit possible d’égaler un jour les Etats-Unis ou la Russie ». En effet, l’expert affirme qu’il ne faudrait pas grand-chose pour établir un tel équilibre franco-britannique : il suffirait d’obtenir un prix correct et transparent pour le nouveau chasseur-bombardier commandé dès que possible, cet avion unique ayant des aptitudes opérationnelles air-terre-mer pour rencontrer les besoins des trois forces. « Vous n’augmenteriez les dépenses militaires que dans une modeste mesure mais vous augmenteriez considérablement votre capacité à vous défendre ».
 
Les commentaires du Dr Lowe sont intervenus après que les poids lourds de l’UE – le Français Michel Barnier et le Belge Guy Verhofstadt – eurent averti en juin que la sécurité du Royaume-Uni souffrirait après le Brexit. Ils déclaraient alors que le Royaume-Uni ne serait, entre autres, plus en mesure de rester membre du système de mandat d’arrêt européen mais suggéraient qu’une version de cet accord avec une « flexibilité » similaire pourrait être négociée.
 
L’UE a haussé le ton : Michel Barnier a déclaré que les services de police et de renseignement britanniques seraient exclus de l’initiative du mandat d’arrêt européen et qu’ils seraient interdits d’accès aux bases de données de la justice pénale de l’UE. Guy Verhofstadt, très fâché contre le Brexit, a affirmé que la Grande-Bretagne devait accepter que sa relation de sécurité changerait après avoir quitté le bloc UE : « Nous aurons besoin de coopérer sur une base différente, un défi en soi. Le Royaume-Uni a décidé de quitter l’UE, ses institutions, ses structures et ses garanties. Il sera un pays tiers en dehors de l’ordre juridique de l’UE ».
 
Cependant, le Dr Lowe a également affirmé que la France, l’Allemagne et d’autres Etats membres de l’UE ont échoué à atteindre les normes britanniques en matière de contre-terrorisme, ajoutant que l’UE serait le plus grand perdant si le Royaume-Uni était exclu du partage des renseignements de sécurité. Il a probablement raison, au nom du simple bon sens. De toute manière, comme la Grande-Bretagne reste membre de l’OTAN, ses partenaires européens continueront à échanger des informations en matière de sécurité et à partager tout ce qui est requis pour le fonctionnement du volet militaire de l’Alliance, en plus de son volet politique.
 
Que de bruit pour peut-être pas grand-chose. Mais monter sur ses ergots fait partie du jeu. Vous en pensez la même chose que nous ? Dans ce cas, ouille !

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