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L'US Army fait appel au savoir-faire de ses alliés

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L’US Army veut s’équiper du « meilleur » des véhicules de combat terrestre et vite. Jusqu’ici, rien d’original, sauf que celle-ci pense visiblement « en adopter certains d’entre eux » auprès de ses alliés, comme l’a affirmé son secrétaire, Mark Esper, le 29 janvier dernier à Wiesbaden en Allemagne, QG des forces américaines en Europe

 

Mark Esper , diplômé de West Point et ancien lieutenant-colonel, est assermenté le 21 novembre comme secrétaire de la US Army (crédits : Army Times)

Mark Esper , diplômé de West Point et ancien lieutenant-colonel, est assermenté le 21 novembre comme secrétaire de la US Army (crédits : Army Times)


 

Le secrétaire américain a ouvert la porte aux alliés des Etats-Unis dans le cadre du programme de remplacement de ses véhicules de combat terrestre. Soulignant que, « beaucoup d’alliés de l’OTAN ont des tanks très efficaces », il a invité les industriels de défense des pays alliés à soumettre leurs designs.

 

Les Américains sont pressés et ils ne comptent pas attendre vingt-ans pour le développement du Next Generation Combat Vehicle (NGCV), ni même dix d’ailleurs; « on ne peut pas se le permettre », ajoute Esper. L’État-Major de l’US Army en a besoin pour 2035. L’automne dernier, l’armée de terre américaine avait signé un contrat de 237M$ (191M€) pour la production de deux prototypes d’ici à 2022. C’est un duo américain constitué de SAIC et de Lockheed Martin qui l’avait alors décroché. Le chef d’État-Major de l’US Army, le général Milley a, quant à lui, laissé entendre que le programme pourrait concerner une large partie de la flotte, allant des véhicules de combat d’infanterie M2/M3 Bradley jusqu’aux « tanks ». Il a également formulé le souhait que ces véhicules puissent être engagés avec ou sans équipage.

 

Notant qu’aucune technologie américaine satisfaisante n’est sortie d’usine ces dix dernières années, le secrétaire à l’US Army propose de se tourner vers les « partenaires et les alliés pour de bonnes idées ». Selon lui, l’achat d’équipements existants sur le marché est une solution pour sortir des programmes domestiques au développement jugé parfois trop long et trop coûteux. « Quand je pense à un véhicule de combat de nouvelle génération, nous devrions regarder nos alliés, regarder leurs conceptions, regarder comment ils ont construit leurs véhicules de combat et leurs systèmes de combat, et penser à en adopter certains » a-t-il ainsi déclaré.

 

Rappelons que les Etats-Unis ont déjà eu recours au savoir-faire de leurs alliés dans le domaine des véhicules blindés. Tout d’abord avec le LAV-25 de l’US Marine Corps produit par General Dynamics Canada et inspiré du MOWAG Piranha d’origine suisse. Une plateforme également acquise à 4 466 exemplaires par l’US Army et rebaptisée Stryker. Même le fer de lance de sa cavalerie doit beaucoup aux compétences d’une industrie alliée: le canon de 120mm des versions M1A1 (9000 exemplaires) et M1A2 (1500 exemplaires) du char Abrams, qui équipe originellement le Leopard 2 allemand, est également produit sur le sol américain sous licence Rheinmetall. Plus récemment, c’est l’industriel belge CMI Defence qui est entré en course pour proposer ses services à l’armée américaine dans le cadre du programme Mobile Protected Firepower.

 

Convoi de Strykers américains (Crédits photos : US Army)

Convoi de Strykers américains (Crédits photos : US Army)


 

Interrogé sur les capacités de la base industrielle de défense de son pays, Esper a mis en avant la qualité de travail des industriels d’armement. Certes, celui-ci « pense à eux », mais désire avant tout « acheter le meilleur de la catégorie ». Esper semble donc avoir une vision claire de ce contrat à plusieurs milliards, et a donc invité les entreprises étrangères intéressées par le NGCV à se lancer et à proposer leurs designs. Mais attention, pour avoir une chance de décrocher le gros lot, ils ne devront pas faire « cavalier seul », Esper leur conseillant vivement de trouver un partenaire américain.

 

Un tel appel d’offres pourrait aboutir sur la création de plusieurs joint-ventures, puis à terme sur une coopération américaine avec l’un de ses alliés dans la production de véhicules de combat impliquant un transfert de technologies et une production sous licence. Reste aux industriels concernés à soumettre leur meilleur design et leurs dernières technologies, comme en sont, par exemple, capables les industriels français sélectionnés pour le programme Scorpion. Ce serait l’occasion pour Nexter, géant français de la défense terrestre notamment engagé dans la rénovation des chars Leclerc, de prendre pied aux Etats-Unis.

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