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La Grande-Bretagne a plus que jamais besoin de son armée de classe mondiale

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« Soyons résolus dans notre conviction qu’en utilisant toute notre puissance, la Grande-Bretagne continuera à apporter de la lumière à un monde qui s’assombrit. » c’est ainsi que le secrétaire d’État à la Défense britannique, Gavin Williamson, concluait son discours de présentation du programme de modernisation des forces britanniques. Dans un contexte de menaces croissantes, terroristes, mais aussi étatiques, le pays qui désire recouvrer son indépendance, doit préparer son armée à l’avenir s’il veut encore rayonner sur la scène internationale et protéger sa population ainsi que ses alliés.
 

Gavin Williamson, secrétaire d'État à la Défense britannique (Forces.net)

Gavin Williamson, secrétaire d’État à la Défense britannique (Forces.net)


 

Pour Williamson, le Grande-Bretagne peut être fière de son histoire militaire, en tout cas celle du XXeme siècle qui a vu les Britanniques, contre la tyrannie, dans le camp de vainqueurs des deux guerres mondiales ainsi que de la guerre Froide. Elle a protégé les plus faibles, au Kosovo ou en Sierre Leone et a exporté les valeurs de démocratie, de justice et de tolérance à travers le monde. Le pays vit un temps de paix jamais vu dans son histoire et il peut remercier ses forces armées, protégeant les Britanniques à travers le Monde, contre les terroristes en Irak et en Syrie grâce à ses pilotes, et contre la menace Russe, en s’activant en Europe de l’Est.

 
Attention à ne pas s’évanouir dans ce temps de paix, les menaces augmentent ! Les organisations terroristes s’équipent de mieux en mieux, aussi les menaces étatiques reviennent à la charge. Huit ans plus tôt (2010 étant l’année du retour des Conservateurs britanniques au pouvoir), selon Williamson, les Britanniques n’imaginaient pas que de telles menaces puissent être là, et ce fut naïf de leur part. Pourtant elles seraient bien là, il aurait fallu les voir, il faut les voir. Et là, Williamson, plus atlantiste qu’un George W. Bush dans sa meilleure forme, accuse coup sur coup la Chine, l’Iran et la Corée du Nord de développer leurs moyens militaires. Mais cette menace n’est rien à côté de celle qui semble obséder le Secrétaire : « et puis, il y a la Russie. » Effectivement, le pays de Poutine « continue d’accorder la priorité aux dépenses militaires en investissant dans des équipements hautement performants ». Missiles, chars T-90, sous-marins, bombardiers ou nouveaux systèmes nucléaires, la Russie s’arme, comme elle l’a toujours fait. Même sans arme, la Russie use de ses capacités croissantes pour « pour subvertir, saper et influencer les pays du monde entier ».
 

Sur la scène internationale, la Russie est très active, et elle montre de quoi elle est capable. Guerre en Ukraine, miliciens russes en Syrie, cyber-attaques, ingérences et coups d’État, il est vrai que ces quatre dernières années, elle a beaucoup fait parler d’elle. Face à cela, le Royaume-Uni possède encore une « une armée de classe mondiale (…) ayant une capacité et une expérience presque inégalées, capable d’aligner une division armée bien équipée, avec des brigades blindées, des brigades d’assaut et une brigade d’assaut aérien, capable de projeter de la puissance à distance (…) tout cela, en plus des meilleures forces spéciales du monde et de capacités de collecte d’informations et d’analyse parmi es plus avancées de l’Alliance ». Rien que cela. En plus, le Royaume-Uni n’est pas seul, il y a l’OTAN, dont il est un grand contributeur, les États-Unis et la France « qui reconnaissent eux aussi qu’ils doivent se moderniser pour rester en tête face à nos adversaires ».

 

Quand il faut introduire les plans du gouvernement, Williamson devient Churchill et donne dans la poésie tragique : « So we have arrived at a profound moment in our history. / A crossroads where the choice before us as a nation is simple. / To sit back and let events overtake us. / Or step forward. »  Pour avancer, la Grande-Bretagne a besoin de chérir son armée, qui fait rayonner le pays par son soft et son hard power, et celle-ci ne doit pas passer à côté du défi de la modernisation. Avec le plan de modernisation soumis par le Secrétariat à la Défense, les forces armées britanniques devront pouvoir démontrer « aux adversaires potentiels que leurs efforts pour nuire au Royaume-Uni sont vains et ne valent pas le coût de les encourir. »

 
Concrètement, ce plan donnera « la priorité aux technologies qui donnent l’avantage au combat », soit les systèmes de surveillance avancés, des nouveaux véhicules blindés, des systèmes autonomes, d’autres furtifs, et « permettra de continuer à être un leader de l’OTAN ». Aucun mot pour l’Europe de la Défense, si ce n’est celle de l’OTAN, mais des promesses pour l’industrie stratégique britannique dont la modernisation de l’armée contribuera à créer des emplois.
 
Souhaitons alors à Williamson que le Trésor britannique soit sensible à son verbe, le premier étant déjà en négociation avec le deuxième pour que les armées ne subissent pas les coupes budgétaires annoncées.
 

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