La Défense belge vient d’engager les grandes manoeuvres pour l’acquisition de 14 robots d’intervention, ou « Remote Controlled Vehicles » (RCV), pour muscler ses capacités de neutralisation des explosifs.
L’objectif ? Remplacer le matériel obsolète de la Défense d’ici à 2030 et répondre à « la nécessité d’investir dans l’engagement expéditionnaire de la capacité EOD et de l’appuyer au mieux », relève le ministère dans un document publié la semaine dernière.
Si la capacité de neutralisation des explosifs est souvent associée au Service d’enlèvement et de destruction d’engins explosifs (SEDEE), le plan STAR lancé l’an dernier par le ministère de la Défense prévoit également des investissements au profit du génie de combat, chargé de fournir un appui lors des déploiements à l’étranger.
En attendant le cahier des charges, la Défense a déjà établi un concept général à titre informatif. Le futur RCV sera déployé autant sur le terrain national qu’à l’étranger et sera donc susceptible d’être utilisé dans différents milieux. Il devra pouvoir être transporté via un vecteur opérationnel actuel et futur, une donnée rappelant au passage l’intérêt de la Belgique pour le futur engin du génie de combat (EGC) envisagé côté français. Cinq exemplaires seront en théorie livrés à l’armée de Terre à l’horizon 2030.
D’un poids et d’une taille maximum de 110 kg et 95 cm, le robot recherché par la Défense belge sera équipé d’éléments fixes et optionnels garantissant la récolte de renseignements, la manipulation, le levage et la neutralisation d’objets, voire « l’emploi éventuel d’armement à bord ». Sa station de contrôle permettra de travailler à des distances « suffisantes » que ce soit à la vue directe ou non.
Exit tout prototypage ou développement spécifique, la Belgique recherche un système disponible sur étagère et en service dans d’autres armées. Le marché englobera autant les robots que des accessoires, la formation et le soutien pour la durée de vie du matériel. Pour l’instant limitée à une demande de participation, la procédure se poursuivra par une sélection suivie d’une remise et d’une analyse des offres à l’automne prochain.
Au moins deux entreprises françaises seraient susceptibles de candidater : Nexter (KNDS) et Exxail, dont les entités robotiques sont à l’origine de la solution Nerva XX / Cameleon LG retenue en 2019 au bénéfice de l’armée de Terre française.
Crédits image : DOVO/SEDEE