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La Défense belge a son Plan stratégique pour 2030

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« Moins de personnel pour plus d’investissements », tel est le credo défendu par le ministre de la Défense belge Steven Vandeput dans son « Plan stratégique » pour la défense en 2030, adopté le mardi 22 décembre 2015 par le comité ministériel restreint du Royaume. « Je tiens à remercier le gouvernement pour la décision courageuse d’investir dans la Défense. La sécurité est un bien précieux, mais ce n’est pas gratuit. Et avec les décisions que nous avons prises aujourd’hui, nous pouvons donner une perspective nouvelle et pleine d’espoir à nos forces armées (…) » a-t-il déclaré en marge du comité ministériel restreint.
 

"Moins de personnel pour plus d'investissement," credo du Plan stratégique du ministre de la Défense belge Steven Vandeput

« Moins de personnel pour plus d’investissements, » credo du Plan stratégique du ministre de la Défense belge Steven Vandeput


 
Grâce à ces investissements, le budget de la Défense belge devrait atteindre 1,3% du PIB d’ici 2030, loin des 2% préconisés par l’OTAN à ses États membres, mais davantage que le maigre 0,9% actuel. Néanmoins, le Plan stratégique officialise une baisse radicale des effectifs totaux des forces armées confirmant les craintes des militaires. Ceux-ci passeront de 32 000 hommes en 2015 à 25 000 à l’horizon 2030. La composante Terre devrait être amputée de 2 000 hommes pour atteindre le seuil de 9 000 militaires nécessaire pour que « la composante Terre fasse du bon boulot, » déclarait récemment son patron, le général-major Jean-Paul Deconinck.
 
Il n’est pas question de licenciement, mais plutôt du non-remplacement de tous les militaires partant à la retraite et de la reconversion d’une partie du personnel au sein de la nouvelle « Direction Surveillance et Protection » de la Police fédérale, créée pour assurer des missions de sécurité intérieure jusqu’à présent dévolues aux militaires. Questionné ce matin sur la radio RTL concernant la baisse des effectifs, M.Vandeput précise également que « Ce qu’on [la Défense] ne pourra peut-être plus faire, c’est beaucoup de jobs logistiques qu’on fait aujourd’hui. On pourrait les laisser au secteur privé par exemple ».
 
En contrepartie, la Belgique entend investir près de 9,2 milliards d’euros d’ici 2030 pour l’achat de nouveaux matériels à destination des trois principales composantes (Terre, Air et Marine) de ses forces armées. Le Plan stratégique officialise l’achat de 34 nouveaux chasseurs-bombardiers, appelés à remplacer les 56 F-16 encore en service, et de six drones (deux en 2021 et quatre en 2030) qui succéderont aux B-Hunter acquis en 1988. La Défense va en outre envisager sa participation au sein d’un programme européen d’avions ravitailleurs et examiner les options pour sa flotte d’avions de transport « VIP ». Deux frégates, en remplacement de celles achetées d’occasion aux Pays-Bas, et six chasseurs de mines viendront renforcer la composante Marine.
 
L’adoption du Plan stratégique ouvre maintenant la voie à l’élaboration d’un plan directeur dans lequel le ministre de la Défense détaillera l’ensemble des mesures à mettre en œuvre d’ici 2019 et la fin de cette législature, ainsi qu’au lancement des procédures d’appel d’offres en vue de concrétiser les investissements annoncés par le gouvernement belge.
 
Une démarche en demi-teinte donc, alors que la Belgique vient d’annoncer le maintien du déploiement de 700 soldats dans les rues de Bruxelles pour un mois supplémentaire.

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