La Bundeswehr réengage

La ministre de la défense allemande Ursula von der Leyen a aujourd’hui dévoilé un plan de recrutement massif au profit de la Bundeswehr. Après 25 années de coupes budgétaires et d’érosion des effectifs, von der Leyen propose désormais un virage à 180° avec l’engagement de 14 300 soldats et 4400 civils supplémentaires d’ici 2020.  Basé sur un nouveau concept de « ressources humaines allégées » ce programme devrait offrir plus de flexibilité à une Bundeswehr notamment engagée au Mali, en Irak et en Syrie. La limite d’enrôlement de la Bundeswehr est actuellement fixée à 170 000 soldats professionnels et 15 000 volontaires.
 

 
Von der Leyen désirerait également permettre aux commandants de la Bundeswehr de participer activement à la sélection des militaires. De même, les pré-requis physiques seraient adaptés en fonction du profil recherché pour augmenter davantage la « flexibilité » de la Bundeswehr. Un futur expert en informatique, par exemple, devrait affronter moins de pompes, abdos et tractions au cours de sa sélection qu’un candidat intéressé par les forces spéciales.
 
Si l’intention y est, reste à savoir où la ministre de la Défense trouvera les moyens de concrétiser son plan car, bien qu’approuvé par le gouvernement, le projet d’augmentation du budget attend toujours le feu vert du Bundestag.
 
Outre la question du budget régulièrement évoquée dans la presse, la Bundeswehr semble aussi souffrir de ses propres normes. Dernier exemple en date, relayé par le quotidien anglais Daily Mail : des soldats allemands contraints de se retirer d’exercices de l’OTAN pour avoir atteint la limite légale d’heures supplémentaires. En effet, ces heures ne peuvent être compensées par un salaire additionnel, obligeant le soldat concerné à se mettre en « chômage technique ». Et à être éventuellement remplacé par un autre militaire qui, à son tour, s’approchera de la limite fatidique et inaugurera un cercle vicieux fatal pour les ressources humaines de la Bundeswehr…