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KANT : vers la constitution d'un champion européen (1ère partie)

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Signature du protocole d'accord

Signature du protocole d’accord

Le lieu est symbolique. C’est à l’Académie diplomatique internationale, que Philippe Burtin, PDG de Nexter, a détaillé à la presse le projet de rapprochement avec l’industriel du terrestre KMW (Krauss-Maffei Wegmann) la semaine dernière. Exactement là, où le 1er juillet dernier, il signait avec la famille Bode-Wegmann, actionnaire du groupe allemand le protocole d’accord Kant (KMW And Nexter Together), en présence de l’État, actionnaire de Nexter. L’occasion pour FOB de détailler ce projet, décliné en plusieurs thèmes. Le premier : le choix de KMW.
 
 
Le marché appelle à une restructuration
 
Les budgets défense en Europe s’effondrent (excepté à l’Est). « L’EBMR (soit le programme Scorpion, ndlr) est la seule grosse opération d’acquisition en Europe pour les 3 à 4 années à venir » constate le PDG de Nexter. « Le marché évolue » et bascule vers l’export, vers l’Asie notamment.
Mais surtout le marché est devenu hyper concurrentiel, spécialement avec les émergents. A titre d’illustration, sur le créneau des véhicules blindés de 7 à 12 tonnes, l’Europe affiche 15 types de véhicules (Sherpa, Bushmaster, Aravis, Eagle IV…) quand les émergents en présentent pas moins de 60 (Nimr, UVZ, Paramount…) !
Bref, il faut dorénavant une taille importante et des moyens commerciaux conséquents, pour que l’activité gagne l’export. Ce qui est le cas pour les deux géants qui sont présents en Europe mais d’origine américaine : BAe et General Dynamics. Hormis ces deux là, « le paysage est très fragmenté et surtout orienté sur la demande nationale ». Une situation qui n’est plus plus tenable sur le long terme.
 
Le choix de KMW
C’est pourquoi, prenant son bâton de pèlerin, le PDG de Nexter a commencé dès 2008, à faire le tour des industriels européens du terrestre pour discuter rapprochement. Avec pour feuille de route, la volonté de trouver un partenaire du terrestre qui soit intéressé par un co-contrôle. Comprendre : pas de prise de contrôle d’un industriel sur l’autre, mais un partage strictement égalitaire, 50/50. C’est cette condition qui a refoulé la plupart des partenaires industriels potentiels. Patria en 2010, Renault Trucks Defense (RTD) en 2011, Rheinmetall en 2009… « j’ai eu des discussions avec tout les acteurs » assure Philippe Burtin. Las, la plupart d’entre eux souhaitait mettre la main sur le français. Inacceptable pour Nexter. D’autres, comme en Italie, ne sont pas encore prêts pour de tels mouvements restructurations.

C’est là que KMW a sorti son épingle du jeu. Industriel du terrestre pesant le même poids que Nexter, avec une approche « systémier » intégrateur, proche de celle du groupe français, travaillant sur le même secteur mais avec une gamme complémentaire, tout de suite, le courant est passé entre les deux groupes. « Dès 2010, nous avons partagé la même vision sur le marché et le besoin d’un resserrement européen », tandis que l’aspect de l’État actionnaire, qui aurait fait fuir nombre de partenaire potentiels, n’est pas du tout apparu comme un problème.Les deux entreprises ont des profils proches: actionnaires sur le long terme, en bonne santé, et investissent sur l’avenir…

 
A suivre…
 
 
 

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