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Interview FOB : Colonel de L’Estoile (1ère partie)

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 FOB vous propose cette semaine une rencontre avec la cavalerie blindée, avec cet interview en deux parties du colonel de l’Estoile, chef de corps du 1er régiment de Chasseurs.

 

Quels sont les derniers déploiements du 1er Chasseurs?

 

Le régiment a été déployé sur de très nombreux théâtres. La moitié du régiment a été engagé au Liban au sein du GTIA de juin à octobre 2011 sous mes ordres ; une soixantaine de soldats ont servis les AMX10RC en Afghanistan pendant 6 mois jusqu’à fin décembre 2011, et un peloton d’éclairage a servi en Nouvelle Calédonie. Depuis 2012 nous effectuons une remonté en puissance sur le Leclerc et le VBL. En 2013, trois escadrons partiront au Kosovo et au Liban et dès septembre 2012, un escadron partira en Martinique en structure à pied.

 

 

Vous évoquez une remontée en puissance du Leclerc et VBL cette année, en quoi cela consiste ?

 

La cavalerie blindée a récemment adopté un nouveau format. Il y a trois ans encore, chaque peloton était constitué de quatre chars. La structure a évolué, tous les pelotons sont devenus mixtes et sont maintenant constitués de 3 chars et 3 VBL. Ce format « 3+3 » offre d’avantage de souplesse. Alors qu’auparavant la capacité feu était dominante, cette nouvelle structure offre d’avantage de possibilités tactiques. Le VBL fait de l’éclairage et réalise des missions de sûreté. Ce format s’est révélé très pertinent au Liban avec les chars Leclerc.

Quels enseignements tirez-vous de la composante blindée en Afghanistan ?

 

Les AMX10RC (roues-canon) ont été très sollicités et appréciés. Ils ont offert un moyen d’appui efficace aux soldats engagés au sol, grâce au canon de 105mm. Le char bénéficie par ailleurs de très bons moyens d’observation et il produit un impact psychologique fort sur l’adversaire. Le peloton d’AMX10RC a été le muscle de l’infanterie en Afghanistan, il a été engagé pratiquement à toute les sorties. Le char est par ailleurs très rapide ; le combat embarqué permet d’intervenir à grande vitesse. Les chars ont aussi parfois été déployés avec les VAB équipés du canon de 20 mm, permettant une graduation des effets. Le 105 mm s’est révélé très efficace, parfois le seul calibre pouvant détruire les murs en torchis particulièrement résistants.

 

Conçu pendant la guerre froide, le Leclerc a été peu déployé. Le char lourd est-il toujours d’actualité aujourd’hui ?

 

Il suffit de regarder les derniers conflits pour s’en persuader. Les anglo-saxons ont beaucoup utilisé le char lourd. En Irak, la composante blindée mécanisée a été très sollicitée chez les américains quand on pense à la bataille de Falloujah par exemple, mais aussi les britanniques avec les Challengers. Et regardez l’Afghanistan, les alliés, comme les canadiens, l’utilisent avec succès. La zone française y était par contre peu favorable. Le char lourd conserve toute sa pertinence aujourd’hui et permet de prendre l’ascendant en cas de tensions. Il offre aussi un aspect dissuasif important, y compris dans des conflits asymétriques.

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2 Commentaires

  1. Zlorf 2 août, 2012

    Oui, le char lourd est d’actualité, il est plus puissant et plus difficile à détruire pour l’ennemi. Ce qui fait que notre Leclerc n’est pas employable, c’est notre budget. Nous ne sommes pas les USA. Si nous avions des fonds illimités, nous utiliserions le Leclerc pour le plus grand plaisir des unités au sol.

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