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Internest et Musthane s’allient pour combattre le brownout

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Trois NH90 TTH Caïman déployés au sein de l'opération Barkhane (Crédit : armée de Terre/MinArm)

Trois NH90 TTH Caïman déployés au sein de l’opération Barkhane (Crédit : armée de Terre/MinArm)


 
Musthane, spécialiste des aires de poser pour hélicoptère, et la jeune pousse Internest, à l’origine d’un système de positionnement innovant, ont décidé de s’allier pour combattre les phénomènes de brownout et de whiteout. Ce partenariat, qui « fait suite à une prise de participation minoritaire des actionnaires de Musthane au capital d’Internest », vise à concevoir des aires d’atterrissage mobiles et « intelligentes » pour épauler les drones à voilures tournantes et les hélicoptères évoluant dans un environnement visuel dégradé (DVE).
 
Véritables rideaux de particules produits par le rotor d’un hélicoptère au sol ou en approche, les voiles bruns (brownout) et blanc (whiteout) limitent la visibilité des équipages lors des délicates phases de décollage et d’atterrissage, multipliant le risque d’accident. Si les cas dus à la neige sont plus rares, inutile de rappeler à quel point la poussière et le sable sont des enjeux constants pour les pilotes déployés au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane. Le risque de voile brun y est omniprésent et ponctuellement accentué en cas de vol de nuit. Il n’existe pas de données précises présentant les conséquences matérielles et humaines de ce phénomène au sein des armées françaises. À titre d’exemple, la dégradation de la visibilité fut à l’origine de 129 décès au sein de l’US Army entre 2002 et 2017. Selon des officiels, la désorientation spatiale coûterait près de 100M$ par an au Pentagone.
 
« Qu’il s’agisse des parcs anciens ou des machines de dernière génération, la question de la visibilité reste un défi. Cela nous a été confirmé au travers de RETEX de l’ALAT, des forces spéciales et des industriels du segment, » nous explique Internest. Ce n’était donc qu’une question de temps avant que deux industriels français décident de combiner deux technologies en partie destinées à neutraliser ce phénomène. Bien que ce projet ne découle pas d’une demande  des autorités militaires, tant l’ALAT que le GAMSTAT « se sont montrés très à l’écoute et ont encouragé ce rapprochement, » ajoute la startup.
 
Du côté de Musthane, le développement reposera sur l’aire de poser mobile pour hélicoptère Mustmove, fruit de trois années de recherches. Déployé en moins de trois heures, cet hélipad fournit une protection contre les objets et débris volants et garantit une meilleure visibilité en isolant l’hélicoptère de la couche de poussière ou de sable. Un dispositif d’éclairage mobile visible ou infrarouge peut également y être intégré pour faciliter les manoeuvres nocturnes.
 
Internest y associera sa solution LoLas (Local Landing System), qui permet pour l’instant de faire atterrir des drones de manière autonome, en mouvement et dans des environnements dégradés. La singularité du système LoLas repose sur la technologie ultrason et sur l’expertise de la startup dans le domaine de la fusion de capteurs. Elle a d’ores et déjà séduit quelques géants de l’industrie de défense, tels qu’Airbus Helicopters, IAI, Naval Group et Nexter. Ce nouveau partenariat établi avec Musthane soutient directement l’objectif stratégique d’Internest, à savoir de « sécuriser les phases critiques de drones à voilures tournantes et hélicoptère (…) , » se félicite Nicolas Sczaniecki, co-fondateur et dirigeant d’Internest.
 
Concrètement, il s’agira d’installer des émetteurs à ultrason et une carte électronique sur les aéronefs, ainsi que des récepteurs sur les tapis Mustmove. L’appareil en vol émettra des ultrasons recueillis par les capteurs disposés au sol. Sur base des données reçues, la carte électronique calcule ensuite le positionnement exact de l’appareil dans les trois dimensions et au centimètre près. En plus d’être peu soumis au brouillage, ce système de positionnement automatique compensera la perte de visibilité en assistant le pilote lors des manoeuvres délicates.
 
« Nous n’en sommes qu’à la phase préliminaire, phase durant laquelle subsistent beaucoup d’incertitudes. Le fait de devoir intégrer cette technologie sur un aéronef sera un travail long et complexe, » souligne-t-on chez Internest. D’après la startup, le GAMSTAT sera certainement partie prenante dans les phases de développement amont et les évaluations à venir, à l’instar de ce qui fut réalisé avec Musthane avec sa solution d’hélipad.

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