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IndoDefence 2018 : un salon régional à ne pas manquer !

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Du 7 au 10 novembre, Jakarta, capitale de l’Indonésie, a accueilli un salon dont tous les exposants et visiteurs ont salué la croissance importante par rapport à l’édition de 2016 : IndoDefence. La France y était représentée en force. Ce salon deviendra-t-il – toutes proportions gardées – l’Eurosatory régional ?
 

Le Caesar de Nexter équipe l'armée indonésienne à sa plus grande satisfaction. Cet obusier automoteur était l'une des "stars" d'IndoDefence 2018 (Photo : Forces Operations)

Le Caesar de Nexter équipe l’armée indonésienne à sa plus grande satisfaction. Cet obusier automoteur était l’une des « stars » d’IndoDefence 2018 (Photo : Forces Operations)


 
L’ampleur prise par ce salon est révélatrice du rôle joué par l’Indonésie dans la région : l’influence de cet immense archipel ne se heurte pas (encore) à celle de la Chine dont les revendications territoriales dans la mer du même nom irritent sérieusement certains de ses voisins et les Etats-Unis ; la Cour Permanente d’Arbitrage a d’ailleurs rendu son jugement le 12 juillet 2016 et déclaré « qu’il n’y a aucun fondement juridique pour que la Chine revendique des droits historiques sur des ressources dans les zones maritimes à l’intérieur de la ligne en neuf traits » ; mais la Chine a refusé de participer au jugement. L’Indonésie joue subtilement la carte de l’ASEAN et de l’Australie tout en participant aussi à des exercices militaires avec la Chine. On n’est jamais trop prévoyant !
 
Plusieurs halls suffisaient à peine à contenir tout ce que les exposants de quatre des cinq continents avaient amené (Photo : Forces Operations)

Plusieurs halls suffisaient à peine à contenir tout ce que les exposants de quatre des cinq continents avaient amené (Photo : Forces Operations)


 
L’Indonésie était représentée par une multitude de stands et pavillons répartis entre divers halls et à l’extérieur des bâtiments, illustrant bien le dynamisme de l’industrie de défense mais aussi des organisations au sein des forces armées.
 
Le pavillon chinois à IndoDefence 2018 était insignifiant, ce qui s’explique par le fait que la Chine organisait simultanément son grand et captivant Zhuhai Air Show… où le secteur aérien occupe moins de surface au bénéfice du secteur terrestre qui, lui, est apparu d’un dynamisme époustouflant.
 
Le stand du Vietnam exposait un large éventail de matériel, dont  certains étonnaient par leur ancienneté (Photo : Forces Operations)

Le stand du Vietnam exposait un large éventail de matériel, dont certains étonnaient par leur ancienneté (Photo : Forces Operations)


 
En revanche, une surprise : la présence vietnamienne d’une ampleur sans précédent. Néanmoins, en examinant le matériel exposé, nous sommes restés perplexes : plusieurs armes individuelles et collectives étaient des copies du matériel américain datant de la guerre du Vietnam ! Plus fort : une copie du fusil Lee Enfield Mk.IV de la 2ème guerre mondiale, recalibrée en 7,62mm au lieu du .303 British original, était exposée avec un chargeur légèrement différent, sous la désignation de… « sniper rifle ». Là, on se gratte le crâne. Rien à dire, cependant, concernant les munitions, le drone, etc.
 
IndoDefence 2
 
La présence française était massive : Nexter, Thales, Naval Group, Arquus, COGES, GICAT, Lacroix, MBDA, et d’autres encore avaient pertinemment misé sur la participation à ce salon majeur. Nexter exposait son « cheval de bataille », l’obusier automoteur de 155mm Caesar, qui équipe déjà l’armée indonésienne avec une telle satisfaction du client qu’une commande de dix-huit exemplaires supplémentaires a encore été récemment passée. Le tutoriel digital créé pour former ou rafraîchir la mémoire du personnel en charge de la maintenance de l’obusier est une merveille de convivialité. La Malaisie n’est pas en reste comme client de Nexter, dix-huit obusiers légers 105 LG1 ayant été commandés au printemps. Bref, Nexter pèse de plus en plus lourd dans l’artillerie sud-est asiatique. Thales mettait un accent particulier sur ses radars, la surveillance terrestre, maritime et aérienne d’un archipel aussi immense que l’Indonésie posant des défis exceptionnels.
 
La "star" du partenariat entre la société turque FNSS et la société indonésienne PT Pindad était le char moyen Harimau (Photo : Forces Operations)

La « star » du partenariat entre la société turque FNSS et la société indonésienne PT Pindad était le char moyen Harimau (Photo : Forces Operations)


 
Une autre présence massive a retenu l’attention : celle de la Turquie. Pas moins de dix-sept sociétés étaient représentées. Le produit qui a été le plus mis en avant était le char moyen Harimau (Tigre javanais) construit en commun par la société turque FNSS et la société indonésienne PT Pindad. La démonstration en a été bluffante, tant le rapport poids/puissance est impressionnant. Coupée de bon nombre de ses fournisseurs classiques, la Turquie développe à grande vitesse et tous azimuts une industrie de défense qui se révèle performante et de grande qualité.
 
Les forces spéciales sont nombreuses en Indonésie. Les démonstrations dynamiques en donnaient un aperçu. A l'avant-plan, le P-6 ATAV de SSE (Photo : Forces Operations)

Les forces spéciales sont nombreuses en Indonésie. Les démonstrations dynamiques en donnaient un aperçu. A l’avant-plan, le P-6 ATAV de SSE (Photo : Forces Operations)


 
Vu la taille d’IndoDefence 2018, il est impossible de publier un compte-rendu un tant soit peu complet sur tout ce qui mériterait amplement d’être relevé. Nous nous sommes donc limités ici à quelques petites « touches impressionnistes ». Une pointe d’amertume ? Contrairement aux attentes, le nombre et le niveau des délégations ayant visité les stands ont déçu, nous ont confié plusieurs exposants. Il semble que ce soit lié au fait que les autorités indonésiennes « interceptaient » ces délégations pour les monopoliser au bénéfice des exposants indonésiens, ne leur laissant que trop peu de temps pour visiter les autres. Tout avis contraire dûment justifié ferait plaisir aux concernés…

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