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Inde : pour l'Italie, c'est business first

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Les besoins indiens en armement donnent le vertige, les marchés sont gigantesques. New Delhi doit moderniser la quasi-totalité de ses équipements, poussé par une forte croissance et de fortes ambitions. Naturellement, beaucoup d’industriels défense y sont présents, notamment européens, à la recherche de relais de croissance pour compenser des marchés nationaux moroses. La France est bien sûr de la partie (Rafale, sous-marins, mais aussi artillerie…), et l’Italie est aussi très bien placée, notamment dans le domaine naval (frégates, ravitailleurs, torpilles…). Rome espère également se placer sur des marchés terrestres (char léger Centauro d’Iveco) et est notamment considéré comme favoris pour fournir le prochain fusil d’assaut des forces indiennes.

 

New Delhi a lancé une compétition  pour une nouvelle arme automatique en 5,56 mm OTAN pour remplacer les pistolets-mitrailleurs en 9 mm Parabellum, pour la plupart dérivés du Sterling L2A3 britannique. Dans un premier temps c’est pas moins de 44.168 nouvelles armes de type CQB (Close Quarter Battle) qui seraient achetés, dans le cadre d’un programme, qui prévoit également l’acquisition de 33,6 millions de cartouches en 5,56 mm OTAN. Un marché évalué à 360 millions de dollars. Les concurrents comprennent Israel Weapon Industries (IWI), le SIG-516 CQB de SIG-Sauer, le M4 Carbine de Colt et l’ARX-160 de Beretta (photo). Or à l’issue des tests d’évaluation, menés auprès de l’école d’Infanterie de l’armée indienne de Dhow, le modèle qui en est ressorti favoris est le Beretta italien. Le fabricant italien est déjà dans la place, ayant remporté un précédent contrat pour 30.000 carabines automatiques Cx-4 Stormen 2011. La partie « offset » inclut des transferts de technologie, New Delhi souhaitant une usine de fabrication nationale, vu qu’au total le besoin porte sur pas moins de 400 000 fusils d’assaut!

 

Des arguments commerciaux de poids, qui laissent dans leur sillage deux victimes… Les deux soldats italiens accusés d’avoir tué deux marins pêcheurs indiens, le 15 février dernier, membres d’une EPE embarquée à bord du pétrolier italien Enrica Lexie et qui pensaient avoir à faire à des pirates… Ils ont depuis été inculpés par la justice indienne et sont détenus dans une prison de l’État du Kerala. Où ils pourraient rester encore quelques temps. Car si en apparence Rome soutient leur cause, cela semble être du bout des doigts… Durant le dernier salon indien de défense Defexpo, contrairement à son homologue de la défense Giampaolo di Paola (qui a boycotté le salon indien pour rendre visite aux prisonniers), le ministre des affaires étrangères Giulio Terzi avait fait le déplacement avec une importante délégation d’industriels, sans passer voir les deux fusiliers marins. Un dossier dont il a pourtant la charge…

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