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Huit entreprises françaises derrière une future puce militaire européenne

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(Crédits: AED)

(Crédits: AED)

 

La semaine dernière, une vingtaine d’entreprises ont jeté les bases d’une filière européenne de systèmes sur puce (SoC) destinés à des applications militaires. À la tête de ce consortium soutenu par l’Agence européenne de défense (AED), la filiale grenobloise de STMicroelectronics, groupe d’origine franco-italienne précurseur dans le domaine des semi-conducteurs.

 

Ils sont partout mais personne ne les voit. « Ils », ce sont les systèmes sur puce, ou « system-on-a-chip » (SoC) en anglais. Ce composant électronique de la taille d’une pièce de monnaie réunit sur un même socle des fonctions très diverses comme un ou plusieurs microprocesseurs, de la mémoire, une puce graphique, un circuit radio (Bluetooth, WiFi, etc) ou encore des capteurs opto-électroniques et chimiques. Les gains en volume, en poids et en consommation d’énergie ont contribué à les rendre incontournables sur nos smartphones, tablettes et autres montres connectées… ainsi que sur les micro- et nano-drones, systèmes de communication militaires et sur certains équipements du soldat débarqué.

 

L’utilisation prolongée de SoC dans des conditions opérationnelles dégradées ajoute une couche d’exigences techniques et sécuritaires auxquelles seuls des fournisseurs non-européens sont capables de répondre pour l’instant, souligne l’AED. L’approvisionnement de ces composants critiques reste donc soumis aux nombreuses régulations de type ITAR susceptibles d’imposer des restrictions d’usage aux utilisateurs finaux. C’est à cette vulnérabilité que s’attaquera en priorité le projet EXCEED (trustEd and fleXible system-on-Chip for EuropEan Defence applications).

 

EXCEED rassemble 19 entreprises européennes et de Norvège, dont la moitié est basée en France. STMicroelectronics sera ainsi épaulé par quelques géants de la BITD tels que MBDA France, Safran Electronics & Defense, ArianeGroup et plusieurs filiales de Thales. En tant que chef de file, STMicroelectronics bénéficiera d’un financement maximal d’environ 2 M€. Mais la part du lion, soit plus de 2,5 M€, reviendra à la société NanoXplore (Hauts-de-Seine). Fondé en 2010, ce spécialiste français des dispositifs SoC durcis a déjà collaboré avec la DGA, l’ESA et le CNES.

 

Financé jusqu’à hauteur de 12 M€ par le biais de l’Action préparatoire pour la recherche de défense (PADR), EXCEED participera à créer une « chaîne d’approvisionnement européenne d’une famille de SoC programmables [PsoC], reconfigurables, modulaires et fiables ». Au terme d’une phase initiale de 3 ans, le consortium industriel devra être en mesure de fournir un démonstrateur de capacité moyenne, membre intermédiaire d’une future famille de SoC « Made in EU ».

 

Une attention particulière sera placée sur la protection de l’architecture du SoC face aux attaques et intrusions. Aux industriels d’explorer des concepts émergents, comme les fonctions physiques non-clonables, afin d’accéder au panel le plus large d’applications, des systèmes radios, de positionnement et navigation, aux liaisons de données, moteurs de chiffrement, et autres contrôles de guidage.

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