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Gérard Amiel parle de RTD et de… Nexter.

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Auditionné par la commission de la défense de l’assemblée nationale, Gérard Amiel, PDG de Renault Trucks Défense, a été très clair : l’évolution du paysage industriel de la défense terrestre doit se poursuivre et une opportunité très claire se présente avec le remplacement à venir du VAB par le VBMR : « une alliance doit être trouvée entre Nexter et RTD. Nous souhaitons que le programme VBMR soit structurant pour l’armement français avant de parler d’Europe ». Enfonçant le clou sur un rapprochement avec Nexter, Gérard Amiel a précisé qu’un rapprochement entre Nexter et l’industrie allemande lui paraissait « prématuré » : « Nous devrions réunir nos forces au niveau français, nous sommes complémentaires, et après seulement mener des actions de rapprochement avec les européens ».

Sans évolution du paysage industriel français ni rapprochement avec Nexter, Gérard Amiel évoque des perspectives « sombres » pour l’armement français. Pour illustrer son propos, le PDG de RTD est également revenu sur le programme Scorpion : soulagé que le programme soit maintenu, mais inquiet, pour le maintien du plan de charge, de la réduction des commandes et de leur étalement dans le temps. Le calcul est vite fait : la fabrication des VBCI pour la commande française se terminera en 2015. Le VBMR n’entrera en phase de production série, une fois le développement terminé, au plus tôt en 2020. Entre ces deux dates, une traversée du désert de cinq bonnes années qui ne pourra être compensée que par des contrats à l’export. Un scénario qui n’est pas sans rappeler celui du Rafale, dont le maintien d’un rythme minimaliste de fabrication dépend tout entier de la signature d’un contrat export.

Evoquant un possible rapprochement avec Nexter, Gérard Amiel a rappelé que RTD fournissait la « mobilité » du VBCI et collabore également sur le Caesar. Les discussions entre les deux groupes sont donc régulières mais un rapprochement se heurterait en l’état actuel des choses à deux obstacles : la volonté de l’état de garder un contrôle sur Nexter d’une part, et d’autre part le désintérêt du suédois AB Volvo, actionnaire de RTD, pour l’activité munitionnaire de Nexter. Volvo ne souhaite pas s’écarter de son métier d’intégrateur de véhicules. Et Gérard Amiel de regretter au passage le manque de coopération commerciale entre les deux groupes français : « Nous avons des coopérations techniques, mais (…) nous n’avons pas pu trouver de démarche commerciale commune jusqu’à présent ». Ce qui conduit les équipes commerciales de Nexter et RTD a parfois travailler en parallèle sur les mêmes zones géographiques. Or explique Gérard Amiel, « RTD dispose d’une présence mondiale dans le soutien ».

Interrogé par la commission sur l’activité de RTD, Gérard Amiel a enfin eu ce raccourci saisissant :  RTD a réalisé 250 M€ de chiffre d’affaires en 2011. Il fera plus de 500 M€ en 2013, dont 80M€ pour Panhard. Dans le même temps, l’exportation qui représentait 5% du chiffre d’affaires en 2011 passera à près de 60%. Deux bons chiffres qui cachent en fait un constat dramatique : l’effondrement des commandes françaises, passées de 300 M€ à 180 M€ en l’espace de trois ans. A l’exception du VBCI et du Caesar, la plupart des véhicules en service dans les armées françaises ne sont plus commercialisés par RTD. Et ceux que le groupe fabrique aujourd’hui ne sont pas achetés par le client français, faute de crédit…

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