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Fonds d’investissement & entreprises de défense au cœur d’une étude du ministère des Armées

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Incontournables mais paradoxalement peu connus, les fonds d’investissement feront l’objet d’une nouvelle étude prospective et stratégique commandée par le ministère des Armées. Objectif annoncé : contribuer à la mise sur pied de nouveaux leviers de développement et de contrôle de ces fonds.

Quelles stratégies d’investissement, quel impact sur les résultats, quels leviers et quelle influence sur la stratégie des entreprises investies, activités récentes et prospective ? Ce ne sont que quelques-unes des questions soulevées dans cette étude d’ores et déjà confiée à un prestataire privé et pilotée par les services de l’architecture du système de défense (SASD) et des affaires industrielles et de l’intelligence économique (S2IE) de la DGA.

Omniprésents dans le paysage économique, les fonds d’investissement ont une stratégie et un impact sur la filière défense qui « sont encore néanmoins méconnus », souligne le ministère des Armées. Avec, parfois, des conséquences néfastes pour la souveraineté des entreprises stratégiques. De plus en plus attractif, l’investissement dans le secteur défense représente en effet autant une opportunité pour l’investisseur qu’une prise de risque pour les États, soumis à la question du contrôle ou de la nationalité du fonds.

Il aura ainsi fallu plus d’une année de négociations et de multiples rebondissements pour que le gouvernement français impose finalement son veto au rachat de Photonis par l’industriel américain Teledyne. Cette solution alternative, conçue en partenariat avec des acteurs industriels et financiers français, ne met cependant pas l’État à l’abri d’autres opérations parfois moins médiatiques mais tout aussi stratégiques. Celui-ci cherche désormais à instaurer des mécanismes de contrôle pour éviter une multiplication de feuilletons « à la Photonis ».

Si un événement comme le Digital FID a permis de confronter les points de vue des différents acteurs, le sujet nécessite d’être grandement approfondi « afin d’éclairer les autorités publiques sur ces acteurs financiers et leur périmètre ». Le prestataire sera notamment chargé d’inventorier ces fonds à l’échelle mondiale et d’en présenter les activités sur les cinq dernières années. Les conséquences de la prise de contrôle d’une entreprise sur ses résultats financiers et ses activités seront également analysées sur base de 10 cas concrets. Pour le ministère des Armées en particulier, le rapport qui en découlera viendra nourrir les réflexions et contribuer à l’élaboration d’outils de développement et de contrôle, y compris auprès des industriels du secteur.

Les résultats devront également contribuer à « la stratégie d’un industriel français du secteur de la défense ». Autrement dit, informer mais aussi soutenir l’investissement privé pour compléter des dispositifs DEFINVEST et FID dont la force de frappe est jugée trop modeste ? La frilosité de Thales et de Safran à l’égard d’un rachat de Photonis, par exemple, l’aura démontré : grands groupes et fonds privés français restent peu enclin à investir dans la BITD. Certains le sont pour des questions de coûts, d’autres en raison de règles de compliance et d’éthique imposées par les investisseurs, d’un manque de visibilité sur les débouchés ou, précisément, d’une trop faible connaissance du secteur. À charge de cette étude d’amorcer ce travail de clarification conjoint pour, à terme, éviter l’apparition d’autres « cas Photonis ».

Image : Photonis

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