L’une des sept Gazelle opérées par le GAMSTAT (Crédit photo: GAMSTAT)
FOB: La question du MCO des plateformes de l’ALAT est au cœur des préoccupations du Ministère des Armées. Le GAMSTAT est-il à son tour inclus dans les développements en cours et, si oui, quelles sont les pistes explorées, notamment en matière de maintenance prédictive ? De même, les conditions particulièrement difficiles vécues par les matériels en OPEX ont-elles engendré une réflexion de la part du GAMSTAT afin d’améliorer à court terme la maintenance dans ces environnements spécifiques ?
GAMSTAT: La maintenance prédictive fait partie des sujets suivis au titre de la veille technologique. Tout l’enjeu est d’être sûr que les données recueillies et analysées ne produiront pas plus d’actes de maintenance qu’à l’heure actuelle. Nos hélicoptères de nouvelle génération TIGRE et CAÏMAN en sont déjà dotés (EPC* notamment). Le déploiement de ces technologies est tout particulièrement suivi dans le cadre du HIL. Les théâtres d’opérations extérieurs actuels sont effectivement très corrosifs. Le CARACAL a déjà fait l’objet de modifications structurelles et moteurs pour améliorer la durée de vie de ses turbines. Pour le reste des flottes, il n’y a pas d’études spécifiques.
FOB: Toujours concernant la version FS du NH90, vous avez récemment évalué une première brique technologique: le système Eurofl’Eye de Safran (MIRANDA). Quels sont les premiers retours et quels sont les autres systèmes dont l’évaluation est attendue au travers de ce programme ?
GAMSTAT: Les premiers retours du programme MIRANDA sont excellents. Le système Eurofl’Eye est particulièrement prometteur et sa montée en maturité est fluide et satisfaisante. Un démonstrateur fidèle à la réalité a été déployé sur le stand MINARM au Salon du BOURGET.
Le triptyque « caméras grand champ – casque TopOwl – FLIR de mission » est considéré par l’ensemble des acteurs qui l’ont approché comme le prochain « Game Changer » tactique en termes d’aérocombat.
Les autres adaptations attendues sur le NH 90 Standard 2 ne sont pas couvertes par le programme MIRANDA mais feront l’objet d’arbitrages techniques dédiés et de développements particuliers. Il s’agit de sujets également importants mais techniquement moins complexes :
FOB: Enfin, le développement de la version FS est l’objet d’une coopération internationale entre certains membres du pool NH90. Comment s’organise ce dialogue et quels sont les apports spécifiques du GAMSTAT à cette réflexion commune ?
GAMSTAT: La règle d’or de ce projet, y compris en termes de coopération, est la souplesse. Ce dossier avance en s’appuyant sur des coopérations renforcées entre les membres de la communauté NH 90 qui le souhaitent. La France est clairement leader de cette petite communauté mais un consensus général sur les choix et arbitrages a été trouvé entre les premières nations intéressées (Australie / Belgique / Finlande) par ce projet ambitieux. D’autres nations ont manifesté leur intérêt mais n’ont pas encore rejoint le projet.
FOB: Lancée en 2018, la rénovation à mi-vie du Tigre (Standard 3) devrait aboutir à un premier vol à l’horizon 2023. Qu’a déjà réalisé le GAMSTAT à ce sujet et quel sera le travail à venir dans les prochains mois ?
GAMSTAT: Le GAMSTAT a défini le besoin opérationnel du Tigre standard 3. Il a participé à des groupes de travail avec les industries concernées afin de leur expliquer ce besoin. Il contribue actuellement directement à la définition de l’architecture, à l’orientation des études de ses nouveaux équipements et aux choix d’interface homme-machine au cours d’études de levée de risque. À l’avenir, il suivra la bonne conduite du développement puis conduira l’évaluation technico-opérationnelle sur le premier de série afin de le faire déclarer apte à l’engagement opérationnel par le CEMAT. Tout au long de ce processus, le GAMSTAT contrôle que les travaux conduits permettent d’honorer le besoin opérationnel formulé.