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FOB Interview : Yves Fromion, député du Cher (2ème partie).

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Vous évoquiez dans la première partie de cette interview un certain manque de volontarisme des élus du Cher en matière d’industrie de défense. Un consensus favorable n’existe-t-il pas pourtant en la matière ? 

Je ne suis pas certain que le mot « consensus » soit le bon… Très étrangement, les élus de Cher ont du mal à percevoir l’importance de l’industrie de défense dans leur région et ce que peut nous apporter le stationnement d’unités militaires. Il n’y a pas de manifestations hostiles, mais pas non plus d’enthousiasme… J’ai toujours été le seul à évoquer les questions de Défense à l’occasion des quatre campagnes législatives que j’ai conduites. C’est un sujet qui est semble-t-il « hors sol » pour les autres…

Ce n’est pourtant pas négligeable en termes d’emplois…

Quand on additionne les militaires en uniforme, les écoles militaires, la DGA, les industries, sans oublier la myriade de sous-traitants et les emplois indirects de service, on arrive à près de 15.000 emplois. C’est énorme ! Alors personne n’est contre, mais je ne sens en revanche aucune adhésion spontanée pour faciliter et développer ces implantations qui pourtant nous apportent beaucoup. C’est très singulier…

Les élus n’ont ils pas un rôle particulier à jouer ?

Quand j’étais conseiller régional, j’avais créé un groupe de travail sur l’armement en faisant valoir son importance pour la région. Nous avions pu conclure le transfert d’une partie de ce qui était à l’époque Aerospatiale  de la région parisienne vers Bourges… Ce groupe de travail armement a donc été très utile. Puis j’ai quitté le Conseil régional en 1998 et le groupe de travail a disparu avec moi.

Vous semblez amer…

Je constate que la région Aquitaine fait de grands efforts dans ce domaine sous la houlette d’un président socialiste. Je n’ai en revanche jamais vu le président de la région Centre se déplacer ou prendre la moindre initiative, alors que nous avons un passé très riche en la matière. Alors oui, c’est un constat très amer que je fais. Car encore une fois, le budget de la Défense et les investissements qu’il représente en matière de haute technologie est une locomotive pour le reste de l’économie. J’insiste sur l’intérêt qu’auraient les responsables politiques locaux à comprendre l’intérêt de la politique de défense pour notre région. On se bat les flancs pour trouver de grands projets tout en laissant filer dans le même temps une très belle occasion de nous ancrer dans une industrie de pointe. J’en suis déçu…

Il y a pourtant des développements qui se poursuivent…

C’est vrai… Mais ils sont dus au dynamisme des industriels : CTAI prépare une munition de 40mm très prometteuse. Nexter travaille sur la nouvelle génération de blindés, MBDA étudie le remplaçant du Milan… On peut également évoquer les développements autour de l’Aster et du missile naval… Les projets sont là, mais la question des financements n’est pas encore résolue…

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