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FOB Interview : le lieutenant-colonel Xavier Mouret

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Le lieutenant-colonel Xavier Mouret commande le bataillon d’hélicoptères de manœuvre et d’assaut (BHMA) du 1er Régiment d’Hélicoptères de Combat (RHC) de Phalsbourg. A compter du mois de mai prochain, et pour une durée de six mois, il prendra le commandement du Bathélico de Kaboul.

A la veille de votre départ pour Kaboul, pouvez-vous nous rappeler quelle est votre expérience en matière d’Opex ?  

J’ai été déployé trois fois en Bosnie, en 1997, 1999 et 2001. J’ai également fait des séjours au Tchad, au Cameroun, au Congo et en Albanie. Si l’on veut évoquer de manière complète mes séjours dans les contrées éloignées, je peux également citer deux séjours dans des états-majors de l’Otan… Le détachement à Kaboul sera une première pour moi, mais je serai épaulé par des officiers connaissant déjà le théâtre. C’est la deuxième fois que le 1er RHC est régiment leader du Bathélico. 

Quelle est la participation du 1er RHC pour ce prochain mandat ?

Le régiment fournit les équipages de Gazelle, un pilote et un chef de bord par équipage, qui mettront en œuvre les Viviane présentes à Kaboul. Les équipages de Tigre et de Cougar sont toujours fournis par nos camarades du 5ème RHC et du 4ème RHFS de Pau.

Comment sélectionnez-vous les équipages pour le Bathélico de Kaboul ?

C’est toujours un compromis entre l’expérience et la disponibilité, en tenant toujours compte des contraintes personnelles. Mon intérêt est de disposer sur place d’équipages « bien dans leurs têtes ». Nous faisons donc tourner les navigants pour éviter la « surprojection », tout en essayant de disposer dans les cockpits du meilleur équilibre en matière d’expérience entre le pilote et le chef de bord. Les binômes sont d’ailleurs formés en début de MCP (Mise en Condition avant Projection) et restent soudés tout au long de leur détachement.

Quelles sont les grandes étapes de cette MCP ?

Tout commence par la préparation individuelle, avec une remise à niveau dans différents domaines : tir (Famas et PA), secourisme, aguerrissement, survie…. C’est le « pack vital » qui débute dès la désignation des personnels. On poursuit avec les entrainements en vol et la révision des procédures, les vols en limite de puissance… On va travailler dans les Alpes, mais aussi sur le l’éditeur tactique Edith qui permet de « jouer » des missions dans l’environnement afghan. La MCP se termine avec toute la partie collective, au sol tout d’abord avec un camp de cohésion, puis en vol avec l’exercice Béarnistan. Ce dernier exercice nous permet de travailler en module mixte, en mêlant Gazelle, Tigre et hélicoptères de manœuvre, sur fond de scénario très réalistes, directement inspirés du retour d’expérience afghan et en parfaite conformité avec les principes fondamentaux de l’aérocombat.

Le 1er RHC venant tout juste de terminer sa MCP avec l’exercice Béarnistan, quel est votre emploi du temps avant de partir pour Kaboul ?

J’ai fait le choix de mener la MCP sur un rythme élevé afin de la terminer le plus tôt possible et de laisser la possibilité à tout le monde de souffler un bon coup avant le grand saut… A l’heure où je vous parle (NDA : 11 avril 2012) les colisages sont faits : gilets tactiques, armement individuel, matériel léger, tout est prêt à être embarqué. Nous pouvons donc profiter de quelques jours de permission en toute sérénité.

Quelle situation allez vous trouver à Kaboul ?

A chaque mandat son lot de surprises… Pour éviter les dommages collatéraux, le théâtre exige une connaissance parfaite des règles d’engagement (ROE). Des officiers juristes nous ont fait un briefing précis sur ces règles et des équipages du 3ème RHC sont venus partager leur expérience à Phalsbourg. J’ai été de nouveau sensibilisé à la question quand j’étais sur place et nous recevrons tous une une information supplémentaire en arrivant sur le théâtre ! C’est une bonne chose car la situation sur place est très complexe…

L’opération Harmattan en Libye débouche-t-elle sur des enseignements applicables en Afghanistan ?

Hormis le fait qu’Harmattan a de nouveau validé le concept du module mixte et la maîtrise de la manœuvre tactique aéroterrestre par les aérocombattants, les deux théâtres sont beaucoup trop différents pour que l’on puisse transposer les expériences. La géographie est beaucoup plus contraignante en Afghanistan, où nous devons également compter sur la présence de troupes amies et de civils dans les zones de combat. D’une manière générale, nous avions une maîtrise complète du cadre espace-temps en Libye, ce qui ne sera pas forcément le cas en Afghanistan.

 

Un dernier mot sur le 1er RHC, qui recevra ses premiers NH90 Caïman en 2013. Comment vous y préparez-vous ?

Nous avons identifié les six premiers équipages (6 pilotes et 6 chefs de bord) qui seront formés sur le NH90. Pour les chefs de bord, le pré requis était d’avoir une solide expérience. A l’inverse, nous avons sélectionné de jeunes pilotes sur lesquels nous souhaitons investir sur le long terme. Les critères de sélection ne sont pas encore choisis pour les mécaniciens navigants et les chefs de soute. La formation des navigants commencera au printemps 2013 au Luc et elle durera au moins 18 mois. Les travaux d’infrastructure pour accueillir les nouveaux hélicoptères ont par ailleurs commencé à Phalsbourg. Bien au-delà du seul 1er RHC, le NH90 associé au Tigre va catalyser une évolution très forte de l’Alat dans les années à venir…

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