Vos sociétés ont l’habitude de travailler les matériaux composites pour la construction navale. Comment cela a-t-il influé sur vos recherches ?
Les matériaux composites mettant en œuvre des sandwich 3D sont habituellement utilisés dans la construction de renforts de coques de bateaux ou de cloisons étanches. Nous avons simplement cherché à utiliser ces mêmes matériaux mais en utilisant cette fois leur capacité à absorber de l’énergie lors de la rupture des espaceurs. Cedrem et PPE travaillent pour un grand nombre d’applications dans l’aéronautique, le naval, le sport, l’éolien… Cela nous ouvre des horizons et nous permet de confronter des idées originales.
Quelles sont les étapes qui ont précédé l’attribution du prix Chanson ?
Nous avons commencé à travailler sur notre matériau en 2010. Des tests mettant en jeu une mine avec des fragments métalliques ont eu lieu avant l’été 2012, puis nous avons été sélectionnés pour le prix en décembre 2012.
Quelles sont les principales caractéristiques de votre matériau ?
A résistance égale, nous sommes deux fois plus légers que les céramiques que nous connaissons aujourd’hui. Et les céramiques sont elles-mêmes trois fois plus légères que l’acier. Avec la B2 Box nous sommes à 50kg/m2, contre environ 300 kg/m2 pour un blindage tout acier. La B2 Box est également modulable : on peut en mettre partout en fonction de la place disponible. Bien entendu, si l’intégration se fait dès la conception d’un véhicule, le résultat obtenu est encore meilleur.
Quels résultats avez vous obtenu pendant vos essais ?
Les essais ont montré qu’après une explosion, la déformation de la structure est très bien contenue. Une surprotection «B2Box » permet de réduire la masse de la surprotection de l’ordre de 13% par rapport aux solutions actuelles et d’autre part son épaisseur. Nous pensons qu’une optimisation plus poussée permettrait de viser une réduction de masse de l’ordre de 20%. Ce gain en masse et le coût modéré des panneaux devraient attirer l’attention des concepteurs de véhicules actuellement pas ou peu protégés (camions, engins du génie) ou de transport de troupe.
Aujourd’hui où en êtes-vous du développement de la B2 Box ?
Les concepts sont validés et nous essayons de répondre à des demandes très spécifiques pour certains industriels. Et derrière nous préparons les outillages de production pour passer à la série.
Quels sont les industriels intéressés ?
Nous avons pour l’instant un accord d’exclusivité avec Nexter Systèmes dans un domaine d’application précis et cadré. Mais cet accord est limité dans le temps et Nexter devra donc se déterminer rapidement pour savoir s’il continue l’aventure avec nous ou pas. D’autres sociétés se pressent au portillon…