LOADING

Recherche

FOB interview : Colonel Jean-François Vasseur (1ere partie)

Partager


 

A l’heure où les artilleurs fêtent Wagram, FOB évoque avec le colonel Vasseur, directeur de la Division Etudes et Prospective (DEP) de l’école d’artillerie de Draguignan, le futur proche de l’artillerie française…

 

La DEP a publié il y a quelques jours une nouvelle version du manuel d’emploi du Caesar. Pourquoi cette nouvelle version, alors que le Caesar est déjà en service depuis 4 ans ?

Ce nouveau document remplace et annule la version précédente, qui se focalisait sur la projection du canon en Afghanistan. Dans la nouvelle version du manuel d’emploi, nous traitons de l’ensemble des possibilités d’engagement du Caesar, en tirant pleinement partie des capacités de manœuvre et de tir totalement nouvelles de ce canon.

Pouvez-vous nous en donner un aperçu ?

L’élément clef du Caesar est son autonomie en matière de déploiement. Les canons de la génération précédente travaillaient en groupe, au niveau de la batterie. Avec le Caesar, chaque pièce embarque ses propres moyens de positionnement par centrale inertielle et GPS et sait donc précisément où elle se trouve. La pièce est en outre reliée à Atlas. Le niveau d’emploi du Caesar reste la section à quatre pièces, mais le chef de section a désormais la capacité de disperser ses canons tout en gardant un très grand niveau de précision. C’est utile pour compliquer les tirs de contre-batterie de l’ennemi, mais c’est aussi indispensable en zone montagneuse ou urbaine, lorsque la place peut manquer pour aligner plusieurs pièces sur un même site… Les possibilités de manœuvre offertes par le Caesar font ainsi faire un bond considérable à l’artillerie française.

Le Caesar offre également des capacités de tir nouvelles…

C’est le deuxième volet que nous explorons dans notre document : nous détaillons les capacités techniques de l’arme en terme d’allonge, de variété des munitions. Nous nous intéressons également à tout l’environnement du canon : la logistique, les transmissions, l’emploi en interarmées…

Si l’on revient à la DEP, quels sont aujourd’hui vos moyens et vos attributions ?

La DEP regroupe aujourd’hui une quinzaine d’officiers et de sous-officiers. Dans nos attributions figurent la rédaction des documents d’emploi et de doctrine, des études sur les évolutions des équipements et la diffusion des « retex » relatifs notamment aux engagements  français dans les opérations extérieures. Les études et la description de l’organisation des neuf régiments d’artillerie, la description des formations nécessaires aux officiers et sous-officiers d’artillerie dans leurs différentes spécialités sont aussi de notre ressort.

Comment êtes-vous organisés ?

Nous sommes organisés en trois bureaux. Le premier travaille sur le pilotage de domaine et traite exclusivement des aspects « formation » et « organisation ressource humaine » de la fonction artillerie. Le deuxième est un bureau d’étude générale : il est axé sur les doctrines d’emploi de l’artillerie, les retex, l’expertise générale de l’emploi des appui feux en interarmes et interarmées. Le troisième bureau est un bureau d’études spécialisées qui se consacre essentiellement aux équipements et se préoccupe des expressions de besoin relatives aux équipements futurs. Ce bureau traite aussi de la vie des équipements, des questions d’obsolescences ou encore de la répartition des équipements entre régiments. J’ajoute que dans toute son activité, la DEP  s’intègre dans un réseau plus large qui dépasse largement l’école d’artillerie et implique l’EMA, l’EMAT, la STAT et la DGA.

Pouvez vous détailler ce que vous appelez « le pilotage de la fonction artillerie » ?

 L’artillerie aujourd’hui, ce sont 6300 hommes et femmes répartis  dans sept régiments « canons », un régiment LRU (Lance Roquette Unitaire) et un régiment spécialisé de défense sol-air. Le bureau de la DEP propose donc une organisation de l’artillerie et conduit son évolution en fonction des contraintes (baisse des effectifs, réorganisation des unités….). Il construit chaque année un référentiel d’organisation de la fonction artillerie. Sa deuxième fonction est liée à la formation technique des artilleurs, qu’il s’agisse de formation initiale ou de spécialisation. Le bureau décrit les cursus et les actions de formation à mener et propose les évolutions possibles. 

Tags:

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *