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Exercice Rochambeau : la CJEF en bonne voie

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Crédits: G Belan

Crédits: G Belan


La coopération franco-britannique sur les sujets défense se porte bien, très bien même ! L’exercice Rochambeau, un exercice d’état major de grand ampleur de niveau division vient de s’achever sur les camps de Mourmelon, Suippes et Mailly. Exercice OTAN qui s’est déroulé du 12 au 22 mai, c’est 3200 militaires issus de 14 pays qui ont pris part à cette manœuvre qui avait plusieurs objectifs.
 
Les progrès de la CJEF
Le premier objectif de Rochambeau 2014 visait à s’entraîner et progresser avec les britanniques sur le volet terrestre dans le cadre de la constitution d’une Combined Joint Expeditionary Force (CJEF), ou force de projection franco-britannique interarmées, qui doit être opérationnelle pour 2016. « Nous progressons à grandes enjambés sur l’interopérabilité franco-britannique » confirmait le général Bertrand Ract Madoux, Chef d’État Major de l’Armée de terre. Le général Clément-Bollé, commandant des forces terrestres, a précisé l’objectif de cette manœuvre CJEF : « nous développons notre aptitude à constituer et commander une force d’entrée en premier jusqu’à de la haute intensité ». Animé par le CRR FR (Corps de Réaction Rapide France), les unités « joueuses » comprenaient la 3ème Brigade légère blindée et l’Etat Major de Force 1 de Besançon côté français et la 3ème division (« Iron Division ») côté britannique. La CJEF n’étant pas appelée à commander un théâtre dans la durée, une relève était organisée dans le cadre du scénario avec passation de commandement de la CJEF à la 28ème division d’infanterie américaine de la Garde Nationale.
Crédits: G Belan

Crédits: G Belan


Les premiers retours sont excellents. L’État Major CJEF LCC (Land Component Command) était constitué de plus de 220 français et près de 80 britanniques « véritable travail collaboratif, la cohésion s’est faite très rapidement » pouvait-on entendre lors de l’exercice. Alors qu’il y a à peine quelques mois, lors de l’exercice « Iron Triangle » (qui s’est tenu en décembre), les échanges entre britanniques et français se faisaient par clefs USB, révélant les incompatibilités entres les systèmes de Communication et de Commandement, là, les britanniques et les français s’échangeaient des informations par messagerie et tchat sécurisés. Un pas de géant qui a été rendu possible par un travail acharné entre les deux états-majors ces derniers mois, même s’il reste encore quelques efforts à faire afin de pouvoir partager la même harmonisation en temps réel de la situation opérationnelle (« command operational picture »).
 
Certification de la « 3 »
Sous le commandement du général Gomart, la 3ème Brigade Mécanisée qui vient d’être renommée 3ème Brigade Légère Blindé (3ème BLB) -l’annonce est parue ce 15 mai au Journal Officiel-, doit être certifiée pour prendre l’alerte OTAN IRF (Immediate Response Force) au dernier trimestre 2014 ainsi que l’alerte française Guépard de septembre jusqu’à mars 2015. La 3ème BLB, qui a été la première unité à entrer au Mali, avec le succès que l’on connaît, va rentrer dans un cycle de remise en condition opérationnelle, avec néanmoins quelques unités déployées en RCA, Djibouti, Outre-Mer ou au Liban. « Nous disposons d’un petit PC de brigade de 80 personnes pour commander une force de 5000 soldats, où la fluidité de l’information et la réactivité sont nos grands avantages » confiait à FOB, le général Hervé Gomart, frère cadet du Directeur du Renseignement Militaire (DRM).
 
Le franco-britannique a le vent en poupe
Les deux armées française et britannique sont entrées dans une même phase de transformation et d’économie. L’intérêt de la coopération franco-britannique est aussi là : partager les coûts. Car nos deux armées sont soumises au même genre de pressions financières, « nos ressources sont limitées, il est nécessaire de travailler ensemble » annonçait le futur Chef d’Etat Major de l’armée de terre britannique le général Nick Carter, ce que confirmait le général Ract Madoux « derrière ce travail d’interopérabilité il y a la volonté de réaliser des économies ». Un soucis d’économies qui explique également la volonté d’acquérir le Watchkeeper et le VBCI côté britannique, afin de partager les coûts du développement, de soutien ou de formation. Une sorte de mariage de raison…

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