Si EUTM (European Training Mission) Mali avance et va pouvoir débuter sa mission de formation de l’armée malienne, c’est bien grâce à la France. Car le processus de génération de force au sein des États de l’Union Européenne est toujours en cours. Au total, 22 pays européens ont manifesté leur intention de contribuer à ce que doit être la mission européenne de formation de l’armée malienne, soit au total aux alentours de 500 soldats. Cette force comprendra états-majors, équipements, une force de protection ou soutien (logistique, médical…) ainsi que les relèves, puisque le mandat initial est de 15 mois.
A peine nommé en février à la tête de EUTM Mali, le général français Lecointre (photo), commandant la 9ème Brigade légère blindée de marine (9e BLBMa), est parti à Bamako avec des éléments précurseurs pour mener les expertises initiales. Le constat : « L’armée malienne est aujourd’hui profondément délabrée et désorganisée. Elle est aussi très appauvrie par vingt ans de sous-dotation budgétaire systématique. Au-delà des problèmes généraux de corruption au Mali, on n’a pas donné à cette armée les moyens de s’entraîner et de s’équiper pendant vingt ans » a t-il confié à JeuneAfrique.com le 18 mars dernier.
Retour sur les contributions européennes. D’après les intentions enregistrées, EUTM Mali devrait être suffisamment fournie, sauf que cela prend du temps. Beaucoup de temps ! Rappelons que la France s’est engagée le 11 janvier, alors que l’UE palabrait déjà à propos d’EUTM Mali depuis des mois. La France a déployé plus de 4000 soldats en quelques semaines, l’Europe moins de 100 en 3 mois. Ces longs délais de décision sont le plus souvent dû à des processus de ratifications internes (approbation par les Parlements nationaux…).
EUTM Mali devrait compter sur les contributions de l’Allemagne, l’Espagne, la Grande-Bretagne, la République Tchèque, la Belgique, la Pologne et les pays nordiques. Mais aucune de ces contributions ne dépasse la centaine de soldats. Certaines contributions sont parfois faibles, voir inexistantes (Pays-Bas). Et en attendant, Paris, va combler les trous européens et mettre à disposition plus de 200 soldats, formateurs, et soldats, éléments de protection afin que la mission puisse débuter, le 2 avril. Ce, dans l’attente d’obtenir les accords formels des États membres.
A relever un bonne surprise, la République Tchèque qui a déployé une vingtaine de soldats pour la forces protection à l’aéroport de Bamako.
La France a déjà déployée 110 soldats dans le cadre d’EUTM à Bamako (État-major…). Il seront bientôt rejoint par 95 soldats instructeurs et force protection, issus du 2ème RIMa (régiment d’infanterie de marine), arrivés à Dakar et bientôt en route pour Bamako.
Crédits photos: Conseil de l’UE