L’Institut Saint Louis présente sur son stand plusieurs maquettes censées représenter ce que pourraient être les futures munitions hypersoniques destinées aux canons électromagnétiques. Décryptage.
L’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (ISL) est un établissement de recherche binational spécialisé dans la recherche scientifique et les études techniques fondamentales dans le secteur de la défense. Depuis avril 2021, l’ISL dirige le consortium PILUM, un projet de recherche mené sous l’égide de l’European Defence Agency et qui regroupe plusieurs acteurs majeurs du secteur, notamment Diehl, Nexter ou encore Naval Group.
Pour mener ce projet à bien, et accompagner ses différents partenaires dans leurs études techniques, l’ISL mobilise les compétences d’une douzaine de ses équipes scientifiques, ces dernières travaillant aussi bien sur la problématique de la conception du canon, de la gestion de l’énergie, du refroidissement ou encore des munitions hypervéloces.
Durant le Salon Eurosatory, ce sont d’ailleurs trois concepts de munitions qui sont exposés. La première, qui a déjà été tirée au banc d’essai, est une munition creuse en aluminium. Elle est notamment utilisée pour tester la résistance des composants informatiques qui pourraient être intégrés dans les futures munitions guidées hypersoniques, censées résister à des accélérations de 30.000 g.
Le second concept est celui d’une munition de 120mm à longue portée (échelle 2/3), intégrée dans un sabot lui permettant d’être tirée depuis les canons électromagnétique de section carrée. De telles munitions, guidées ou non, pourraient avoir une portée opérationnelle de l’ordre de 200 km contre une cible terrestre, voire une cible navale.
Enfin, l’ISL a dévoilé un concept de mini-munitions, à l’échelle 1, ressemblant à un planeur hypersonique miniature. A priori, cette solution serait destinée à offrir une capacité de tir en salve pour un éventuel système CIWS ou SHORAD électromagnétique. De fait, les rail-guns sont mal adaptés aux tirs en rafale, le temps de rechargement de leurs accumulateurs interdisant un feu nourri continu.
Pour contourner le problème, l’ISL envisage de charger cinq de ces petites munitions dans ce qui tient lieu de culasse du rail-gun. Ce dernier se chargera de tirer l’ensemble des munitions en une succession très rapide (cinq coups partis en un dixième de seconde), sur une seule décharge d’accumulateurs. Avec une faible dispersion, ces munitions non guidées pourraient dès lors abattre un missile hypersonique à une distance d’un kilomètre environ.