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Eurosatory 2022 : la configuration du NH90 FS figée à 99%

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La configuration du futur « NH90 Forces Spéciales » commandé par la France est pratiquement figée, nous expliquaient des membres du Groupement aéromobilité de la Section technique de l’armée de Terre (GAMSTAT) lors du salon Eurosatory. Les premières livraisons sont attendues pour le second semestre 2025.

Destinés au 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales (4e RHFS) de Pau, les 10 NH90 FS acquis en octobre 2020 doteront les unités du COS « de nouvelles capacités d’intervention adaptées à leurs missions sur tous les types de théâtres et en environnement très dégradé », rappelle le ministère des Armées. Cinq machines seront livrées en 2025 dans le cadre de la loi de programmation actuelle, et cinq autres en 2026 dans le cadre de la prochaine LPM. 

Un prototype est en cours de montage depuis l’été dernier chez Airbus Helicopters, sur base d’un Caïman TTH neuf rétrocédé par l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT). Sa livraison devrait intervenir à l’automne 2023. Elle résultera du travail collaboratif mené par l’industriel, la Direction générale de l’armement (DGA), le GAMSTAT et les forces. Les pilotes d’essais du GAMSTAT participent déjà aux travaux en cours et seront parties prenantes du programme commun d’essais et d’expérimentations (PC2E), qui concentrera les activités étatiques d’essais en vol.

Au rang des principales innovations, un « triptyque optronique révolutionnaire » reposant sur le capteur grand champ Eurofl’Eye, la boule optronique Euroflir 410NG et le casque TopOwl DD. Ce dernier, testé sur Puma et bientôt sur Caracal, combine les informations issues des deux autres pour offrir à l’ensemble de l’équipage une vision en 3D « augmentée » sur une couverture angulaire de 240° en gisement et de 90° en site.

Cette suite optronique permet également de conserver une indépendance des lignes de visée tout en pointant des éléments d’intérêt au profit du reste de l’équipage. La boule Euroflir 410NG permettra de détecter et d’identifier de deux à trois à fois plus loin qu’aujourd’hui. Elle ajoute également une voie optique et un désignateur laser pour délivrer de l’armement en collaboration avec l’hélicoptère Tigre, par exemple. Une recopie de la caméra thermique sera partagée via Ethernet avec le membre opérationnel de soute et le chef de groupe, celui-ci disposant alors des derniers renseignements sur sa zone d’action.

Sous le nez de l’appareil, trois des six capteurs grand champ de l’Eurofl’Eye et la boule optronique Euroflir 410NG, tous deux conçus par Safran Electronics and Defense. L’Euroflir 410NG sera également intégrée au Guépard et au drone tactique Patroller

Côté agression, le NH90 FS déplace la mitrailleuse MAG 58 en sabord vers une fenêtre arrière agrandie « afin de dégager complètement l’espace nécessaire pour la dépose et la récupération des combattants ». Le programme prévoit l’intégration des mitrailleuses M134 Minigun et FN M3M vers 2024-2025.

Commandos et forces spéciales disposeront de potences d’aérocordage pour corde lisse légèrement retravaillées et de nouveaux points d’accroche pour la descente en rappel fixés sur le plafond de la soute. L’une des trappes de soute est également agrandie pour faciliter la récupération en « grappe ».

À noter que les forces spéciales ne basculeront pas sur le SITALAT et son successeur, le SICS ALAT. Elles conserveront un système d’information spécifique mais compatible avec le reste des forces. Le volet communication sera complété d’un « Kit Amovible Radio » (KAMORA), une solution modulaire qui limitera le nombre de postes radio au strict nécessaire tout en garantissant l’interopérabilité.

Ne subsistent que quelques travaux mineurs, notamment sur les liaisons de données entre l’équipage et le personnel embarqué. D’autres améliorations sont provisionnées, comme une potentielle refonte de la trappe arrière. Si la réalisation du NH90 FS est donc bien lancée, la rénovation du Caïman TTH vers un standard 2 n’est pas encore actée. La primeur des spécifications revient aux forces spéciales, mais l’ALAT, qui opérera 64 Caïman TTH à l’horizon 2025, est logiquement intégrée aux réflexions. Quelques différences ne sont pas exclues, même si « l’idée est bien de converger vers un standard unique », rappelle le GAMSTAT.

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