La filiale américaine d’Eurocopter annonce avoir livré le 200ème UH-72A « Lakota » à l’US Army. A ces appareils s’ajoutent cinq H-72A opérant sous les couleurs de l’US Navy et destinés à l’entrainement des pilotes d’essais. Le 200ème UH-72A est aussi le premier à être équipé dès son entrée en service de l’équipement de mission « Security & Support ». Ce « mission equipment package » (MEP) comprend notamment un FLIR couplé à une liaison de données permettant le renvoi vers le sol des images obtenues, un phare de recherche, une console pour un troisième homme d’équipage avec un écran de 15 pouces, un nouvel ensemble de communications tactiques et des écrans de contrôle supplémentaires pour les deux pilotes.
Ces appareils sont utilisés par la Garde Nationale à travers le pays et permettent aux hélicoptères d’être engagés dans les missions de service public (missions de police et de surveillance des frontières, secours aux populations…). Seize Lakota déjà livrés ont reçu ces équipements en retrofit et 52 seront livrés directement avec selon les plans actuels. Mais à terme, 99 Lakota pourraient recevoir le MEP « Security & Support ».
Avec un total de 346 UH-72A à livrer à l’US Army et la Garde Nationale, le programme Lakota représente une formidable percée commerciale d’Eurocopter sur le sol américain. Aiguillonné par la réussite de ce programme (« à l’heure et sans dépassement de coût ») l’hélicoptériste franco-allemand aimerait bien doubler la mise avec le programme AAS (Armed Aerial Scout). L’AAS doit donner à l’US Army un hélicoptère de reconnaissance armé destiné à remplacer les OH-58D Kiowa. Eurocopter propose l’AAS-72X qui n’est autre qu’une nouvelle version de son UH-72, lui-même dérivé de l’EC145.
Il est enfin un autre programme américain qui excite les convoitises des hélicoptéristes et pour lequel Eurocopter était en position de soumettre un offre compétitive : il s’agit du CVLSP (Common Vertical Lift Support Platform). Le besoin, exprimé cette fois par l’US Air Force, porterait sur l’achat d’environ 200 appareils de moyen tonnage pour un montant d’environ 3 milliards de dollars ! Ces hélicoptères viendraient en remplacement des UH-1N utilisés notamment pour déplacer les équipes de sécurité chargées de la protection des sites de missiles stratégiques. Des sites qui sont éparpillés à travers champ pour diminuer leur vulnérabilité en cas d’attaque nucléaire, mais dont la sécurité impose une grande mobilité des équipes d’interventions.
Le programme CVLSP est aujourd’hui sur la sellette et fait une victime facile des coupes budgétaires annoncées. Il est vrai qu’avant d’acheter une flotte aussi imposante, d’autres solutions existent comme par exemple l’utilisation renforcée de moyens de surveillance télé opérés (ce blog s’en est fait récemment l’écho). L’US Air Force, par la voix du Global Strike Command, fait également remarquer que les UH-1N gardent encore du potentiel, même si leur vitesse, leur capacité d’emport et leur autonomie restent très en retrait par rapport à des appareils plus récents. En ces temps de vaches relativement maigres pour le budget américain (tout est relatif), l’US Air Force devrait pouvoir s’en satisfaire… Selon certaines sources américaines, l’US Air Force considérerait également l’achat de UH-1N « d’occasion » auprès des Marines.