L’OTAN passe la seconde dans la construction d’une défense anti-aérienne commune avec le lancement prochain d’une étude conceptuelle, la première d’une série de travaux notifiés à l’industrie pour progresser vers une solution modulaire et évolutive.
Baptisé « Modular Ground Based Air Defence » (Mod. GBAD), ce projet à haute visibilité de l’OTAN est le cadre retenu par 14 nations alliées pour concevoir ensemble le bouclier anti-aérien très courte, courte et moyenne portées de demain. Piloté par l’Agence de soutien et d’acquisition de l’OTAN (NSPA), son volet industriel se matérialisera début novembre par le lancement d’un appel d’offres pour la réalisation d’une première étude conceptuelle de quatre mois focalisée sur la problématique d’architecture système. Jusqu’à cinq candidats pourront être sélectionnés. Une session d’information sera organisée au profit des intéressés d’ici fin novembre.
« Cet appel d’offres est l’aboutissement de plusieurs mois de travail acharné visant à élaborer une stratégie d’acquisition innovante. Notre objectif est de créer un environnement qui favorise non seulement une saine concurrence, mais encourage également la collaboration avec plusieurs parties prenantes », commente la NSPA dans un document annonçant le lancement de l’appel d’offres.
Soutenue à hauteur de 20 M€, cette phase conceptuelle se décline en étapes successives. Après réception et analyse des livrables de l’étude initiale, une nouvelle évaluation permettra d’identifier les deux solutions desquelles découleront une deuxième et une troisième études conceptuelles.
La seconde explorera en 10 à 12 mois le concept de modularité et participera à la définition d’un ensemble de spécifications fonctionnelles et opérationnelles. Celle-ci devrait se concrétiser au troisième trimestre 2025. Centrée sur les nouvelles technologies, la troisième étude cherchera à identifier en l’espace de quatre à six mois les briques existantes ou émergeantes dont pourrait bénéficier le projet otanien.
Enfin, une quatrième et dernière activité se concentrera quant à elle sur la question d’un système anti-roquette, artillerie et mortier (C-RAM) rapidement déployable. Parce qu’il doit répondre à des exigences spécifiques aux moyens C-RAM, ce volet du programme fera l’objet d’une notification distincte courant 2026.
La France avait choisi de ne pas adhérer à un mécanisme qui servira également de vecteur d’acquisition pour une partie des systèmes de l’European Sky Shield Initiative (ESSI), cet effort de construction d’un bouclier européen conduit par l’Allemagne au nom de 21 pays. Paris fait néanmoins partie des huit partenaires d’un autre projet à haute visibilité connexe, celui consistant à développer un système de contrôle et de commandement (GBAD C2 Layer) commun pour la défense anti-aérienne aux échelons du bataillon et de la brigade.
Crédits image : Kongsberg