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Equiper les forces spéciales, 1ère partie

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Le général de division Grégoire de SaintQuentin (crédit photo: Ministère de la Défense)

Le général de division Grégoire de Saint-Quentin (crédit photo: Ministère de la Défense)


« Le NH90 n’a pas été pensé pour les forces spéciales, et certains équipements manquent », prévenait le général de division Grégoire de Saint-Quentin, commandant des opérations spéciales lors de son audition fort interessante le 1er juin par la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée Nationale.
« Nous menons des discussions au sein des armées et avec la DGA afin d’améliorer les choses », ajoutait-il. « À titre d’exemple, en matière de radar, il faudrait disposer de meilleures capacités en matière d’imagerie infrarouge frontale (FLIR), permettant une observation lointaine des obstacles et de l’ennemi, et de se poser sans visibilité, par nuit noire et dans la poussière, en toute sécurité. Il faudrait également déplacer l’armement de sabord afin de libérer l’accès aux portières, essentiel pour les commandos », expliquait-il.
« Un tel appareil est indispensable pour assurer la mise au bon niveau d’exigence et de capacité du COS [commandement des opérations spéciales] pour les 15 prochaines années », soulignait-il. Le besoin est de l’ordre de 24 appareils mais pour répondre aux exigences d’une opération spéciale, il est nécessaire, d’après lui, de compléter les capacités dont dispose cet hélicoptère, qui n’a pas été développé initialement pour cette finalité. Cela suppose de procéder à plusieurs évolutions concernant, sans être exhaustif, l’avionique, les communications, l’armement ou encore l’ajout d’équipements optionnels pour l’aérocordage. « Ce dossier, qui n’est pas encore abouti, revêt à mes yeux une importance particulière, car doter le 4e RHFS d’un même parc de machines adaptées à sa mission, afin de pouvoir procéder ensuite au regroupement des Caracal au sein de l’EH 1.67 « Pyrénées », accroîtra considérablement l’aéromobilité des forces spéciales et permettra d’homogénéiser les flottes, ce qui est un gage d’efficacité » dit-il.
Le NH-90 Caïman

Le NH-90 Caïman (crédit photo: armée de terre)


S’agissant des Caracal, « nous avions (…) identifié des faiblesses au niveau de la filtration des entrées d’air, ce qui endommageait les turbines attaquées par le sable et la poussière. Nous avons pris des mesures d’adaptation et aujourd’hui je n’ai plus vent de problème d’usure excessive des turbines », répondait-il à une question de Jean-François Lamour (Les Républicains).
Le général expliqua que « plus largement, dans la bande sahélo-saharienne, nous armons un plot important d’hélicoptères regroupant des Caracal et des Cougar, afin d’être toujours en mesure de disposer d’un minimum de machines pour agir. Toutefois, cet objectif n’est pas toujours satisfait, car notre disponibilité dépend de nombreux éléments, en particulier la maintenance. Dans ce domaine, l’armement de certains postes clés n’est pas toujours complètement réalisée – je pense notamment aux documentalistes, qui vérifient toutes les opérations de maintenance – et cela impact notre disponibilité malgré le dévouement exemplaire de nos maintenanciers ».
Le Caracal

Le Caracal


Toujours dans le domaine des hélicoptères, mais en matière de communications, de Saint-Quentin dit avoir « demandé à ce que nous soyons capables de maintenir une liaison satellite avec nos Caracal et nos Cougar, car lorsque nous effectuons un raid de 1 500 kilomètres dans la nuit, il suffit que le C-130 ne soit pas en mesure de faire relais pour perdre la liaison ». Or, ajoutait-t-il « une telle situation me préoccupe à double titre, d’abord parce que la mission peut évoluer en cours d’action, ensuite parce que nous ne pouvons pas être avertis immédiatement s’ils rencontrent un problème mécanique. Une telle situation n’est pas satisfaisante et des adaptations sont actuellement à l’étude chez les industriels ». Il alertait les députés que « lorsque les choses ne sont pas anticipées dès le départ, le processus d’adaptation est long et coûteux ».
Nous n’oublions pas que les trois armées participent aux opérations spéciales mais au FOB nous nous intéressons plus particulièrement à l’armée de terre, qui, quant à elle, a érigé les forces spéciales terre (FST) en capacité clef, regroupées au sein d’un commandement qui a été créé le 23 juin.
Au début de l’année, d’après le général, 75 % du renforcement des effectifs des FST était déjà réalisé. « Au renforcement quantitatif des 13e RDP et du 1er RPIMA, s’est ajouté un effort particulier sur la maintenance des hélicoptères du 4e RHFS avec le transfert puis la consolidation d’une structure de maintenance dédiée ».
 
Revenez demain pour la suite et fin de cet article.

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