Des solutions mobiles d’impression 3D conçues par Vistory vont être envoyées en Ukraine pour participer au soutien des matériels directement sur le théâtre d’opérations, rappelait le délégué général pour l’armement, Emmanuel Chiva, la semaine dernière lors d’une audition parlementaire sur le projet de loi de finances pour 2025.
Cet envoi d’une capacité d’impression 3D, c’est la concrétisation de l’un des 16 accords industriels signés en septembre 2023 à Kiev. Baptisée « Mobile Clinics », la technologie alors proposée par Vistory prend aujourd’hui la forme d’unités d’impression tout-en-un intégrées dans un conteneur 20 pieds standard. Deux versions aux finalités distinctes coexistent, l’une centrée sur la production additive métallique et l’autre sur la numérisation et l’impression par polymère.
Les perspectives d’application sont nombreuses, de la création in situ de pièces de rechange à celle de petits équipements opérationnels, dont des drones. La démarche est aussi le résultat d’un « travail étroit avec Arquus pour cataloguer certaines pièces du véhicule de l’avant blindé ». Livrés à raison de plusieurs centaines d’exemplaires à l’Ukraine, ces VAB sont « des matériels qui aujourd’hui nécessitent des pièces de rechange qui ne sont plus fabriquées ». Un écueil que l’impression 3D permet de surmonter en misant sur les plans fournis par Arquus.
« Nous sommes au début d’un emploi massif de pièces certifiables, y compris dans le domaine aéronautique, qui vont pouvoir être envoyées sur les terrains, sur les bases aériennes ou embarquées sur les différents bâtiments », relevait Emmanuel Chiva avec quelques exemples marquants à la clef. Le concept des Mobile Clinics est actuellement expérimenté en Roumanie dans le cadre de la mission Aigle. Les solutions la PME berrichonne sont également présentes en mer, sur au moins quatre bâtiments de la Marine nationale « dont un sous-marin ».
« Aujourd’hui, les techniques d’impression, qu’il s’agisse d’impression de matière plastique mais aussi de métal, nous permettent de réaliser sur place directement avec un environnement sécurisé », ajoutait le DGA. « Quand on pense fabrication additive, il faut aussi penser cyber », et la sécurisation du processus de fabrication est donc toute aussi vitale pour « que personne ne puisse pirater cette chaîne et introduire, par exemple, des faiblesses ou des défauts dans des pièces non pas critiques mais importantes et qui pourraient mettre en défaut le système d’arme ».
« Il ne s’agit pas uniquement d’un shelter avec des imprimantes, il s’agit bien d’un système avec un environnement logiciel et une plateforme qui permet de garantir par des techniques de blockchain l’intégrité des pièces qui vont être fabriquées », souligne le DGA en écho à la solution MainChain, autre référence au catalogue de Vistory conçue pour assurer la confidentialité et la traçabilité des données de fabrication.
Crédits image : Vistory