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Des rencontres pour donner une seconde vie aux matériels militaires français

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Offrir une seconde vie aux équipements militaires français, tel sera l’enjeu d’une prochaine rencontre entre la filière défense et le ministère des Armées. Objectifs : échanger sur la thématique des cessions de matériels et éclairer les industriels sur les prospects envisageables.

Une 3e édition en présentiel

La troisième édition de ces « Rencontres sur les cessions de matériel de guerre » se tiendra le 16 septembre à l’École militaire. Plus de 70 sociétés ainsi que les principaux groupements industriels  (GICAT-GIFAS-GICAN) ont été conviés. Aux traditionnels échanges viendront s’ajouter des présentations d’équipements cessibles et trois ateliers de réflexion mixtes.

Conduites de longe date par la France, ces cessions sont de deux types : gratuites, au profit d’États partenaires engagés notamment dans la lutte contre le terrorisme, ou onéreuses, permettant à certaines armées alliées de s’équiper avec des équipements disposant encore d’un potentiel d’utilisation. Elles sont aussi un levier de SOUTEX, car elles contribuent à promouvoir la « marque France » et sont autant de fenêtres d’opportunité pouvant mener à la vente de systèmes neufs.

Les deux mécanismes profitent essentiellement aux armées d’Afrique et du Moyen-Orient. Le Tchad, la Jordanie ou encore le Liban sont des bénéficiaires réguliers des cessions gratuites. Depuis 2017, la France a ainsi cédé l’équivalent de 60 M€ d’équipements aux forces armées libanaises. Le dernier don en date, remis en mars dernier, comprenait 50 postes de tir MILAN et 100 caméras d’observation et de tir de nuit pour une valeur de 4,2 M€.

Si le ministère reste le principal interlocuteur, de nombreuses entreprises françaises interviennent directement dans ces processus, que ce soit pour acheter, régénérer et revendre les matériels, en assurer le soutien ou pour fournir conseils et formations. Certains en ont fait leur spécialité, à l’image de SOFEMA ou d’OMAT.

« Une relation fluide entre le ministère des Armées, via ses gestionnaires de biens et la DGA, et les industriels est essentielle, dans un domaine où l’application stricte de la règlementation sur le contrôle des exportations est par ailleurs incontournable », rappelle la Direction générale de l’armement (DGA) dans un communiqué. Aussi le ministère des Armées s’attache-t-il depuis quelques années à rapprocher les différents acteurs au travers de rencontres régulières. La dernière édition en date, tenue en février 2019, avait rassemblé une trentaine de sociétés.

Anticiper la hausse à venir

Après les pics de 2017 (56,3 M€) et 2018 (57,7 M€), le montant généré par les cessions onéreuses s’est nettement rétracté en 2019 (8 M€) avant de repartir à la hausse l’an dernier (14 M€). Cette tendance devrait se maintenir, estime la DGA. « Au cours de la décennie 2020-2030, ces cessions connaissent une forte augmentation, liée notamment aux renouvellements capacitaires en cours et à venir. Cette augmentation va se poursuivre et s’amplifier ».

Les véhicules matériels terrestres sont particulièrement concernés. Ils représentent systématiquement entre un tiers et la moitié des cessions onéreuses réalisées chaque année. Avec le renouvellement global entamé par Scorpion, ce sont plusieurs milliers de VAB, de VBL et autres véhicules d’ancienne génération qui vont progressivement sortir du service actif. Certains de ces VAB ont déjà trouvé preneur au Gabon, qui en a équipé son contingent intégré à la MINUSCA.  

Pour faire face à cette hausse attendue, le ministère des Armées a lancé début 2021 un plan stratégique, complété d’un plan d’action. Ce plan stratégique s’attache à proposer « une offre de long terme, permettant notamment d’éclairer les industriels sur les prospects envisageables ».

Le mécanisme évolue est donc en cours d’évolution, avec une vision par parcs que le ministère des Armées souhaite remplacer par une offre globale combinant le matériel rénové, ses rechanges,  ses munitions, la formation et le soutien. Le VAB est l’un des premiers concernés grâce au projet « Écosystème VAB ». Une autre solution clé en main, baptisée « Integrated mobility & protection program for peace in Africa », doit venir souteni l’offre à destination des armées africaines. À l’avenir, la démarche pourrait s’étendre à d’autres parcs terrestres et à d’autres milieux, complète la DGA.

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