Cinq mois après sa création, la Task Force chargée de faciliter les achats militaires conjoints entre États européens a présenté un bilan intérimaire et ses perspectives pour la suite. Les premiers besoins désormais identifiés, le groupe de travail européen va pouvoir entamer les négociations avec l’industrie de défense afin de combler rapidement les lacunes les plus critiques.
« Le groupe de travail a consulté tous les États membres et s’est engagé avec les plus intéressés pour recueillir et regrouper leurs besoins en approvisionnement les plus critiques et les plus urgents », déclarait la Commission européenne le 14 octobre.
Sept domaines d’intérêts communs ont été délimités à l’issue d’un tour de table avec les pays membres. De l’équipement médical aux petits armements, en passant par les protections NRBC individuelles, les missiles antichars et antiaériens et les munitions pour lance-roquettes multiple, la quasi totalité sont des capacités dans lesquelles les armées européennes ont été piocher pour soutenir l’Ukraine. La recomplétion des stocks nationaux, voire leur renforcement, devenait donc vitale au vu de la dégradation de la situation sécuritaire.
Créée le 18 mai dans la foulée du sommet de Versailles, ce groupe de travail rassemble le Service européen d’action extérieure (SEAE) et son commandement militaire, ainsi que l’Agence européenne de défense (AED) et la Commission européenne au travers de sa direction générale pour l’industrie de défense et l’espace. Son objectif ? Déterminer les besoins à très court terme et coordonner d’éventuels achats sur étagère pour éviter une course aux commandes qui se traduirait par une flambée des prix, une concentration excessive des demandes, des pénuries d’approvisionnement et des difficultés pour les États membres les plus exposés.
La Task Force va maintenant entamer les discussions avec les acteurs industriels. Celle-ci va s’employer à cartographier et évaluer les capacités d’approvisionnement de la BITD européenne afin d’identifier les inadéquations entre la demande et l’offre et les domaines où une montée en cadence s’avérerait nécessaire.
L’initiative s’accompagnera d’un instrument financier dédié. Soumis à l’aval des Conseil et Parlement européens, cet « European Defence Industry Reinforcement through common Procurement Act », est pour l’instant en cours de révision en vue de son adoption. Il devrait être abondé à hauteur de 500 M€ pour la période 2022-2024.