De nouveaux mécanismes pour nourrir l’innovation de défense

Nouveau document de référence, nouvel insigne de tradition et, bientôt, nouvelles structures pour nourrir l’innovation de Défense (Crédits : AID)

Nourrir l’innovation de défense, c’est l’un des enjeux consignés dans le nouveau document de référence* de l’Agence de l’innovation de défense (AID). Parmi les mécanismes de soutien retenus, l’AID projette la création d’un réseau de réflexion et d’influence et d’une Académie de l’innovation.

Un cercle « Lynx » pour rassembler tous les innovateurs

Gonfler le budget annuel de l’innovation pour le porter à 1 Md€ en 2022 est une chose, mais encore faudra-t-il le capital humain et l’émulation collective suffisants pour transformer une ligne budgétaire en effets sur le terrain au profit des opérationnels. « Depuis mon arrivée, j’ai souhaité une innovation de défense encore plus ouverte vers le monde civil, encore plus variée dans ses méthodes, alliant temps long et temps court », rappelait ainsi Florence Parly mardi dernier lors d’une visite au FUSCOLAB de Lorient (Morbihan).

Confié à l’AID dès sa création en 2018, ce rôle fédérateur se traduira notamment par la création et l’animation d’un réseau rassemblant l’ensemble des contributeurs à la dynamique d’innovation du ministère des Armées. Ce « cercle des innovateurs » former un espace d’« échanger sur ses priorités, faciliter les synergies » et « partager des bonnes pratiques et retours d’expérience ».

Annoncé à demi-mot dans l’édition 2019 du DrOID, ce cercle prend dès à présent le nom de « Lynx », animal central de l’insigne de tradition de l’AID. Inspiré de la figure mythologiquee Lyncée dotée d’une vue exceptionnelle, le lynx « incarne pleinement l’une des raisons d’être de la communaute de l’innovation de Défense ». L’ensemble de la communauté se réunira une fois par an « lors d’un événement majeur ». Des rendez-vous relais trimestriels seront proposés en parallèle, comprenant des visites de site, conférences et ateliers de travail.

Si son ampleur n’est pas clairement établie, ce réseau aura vocation à être élargi au maximum de profils, qu’ils soient issus des Armées ou de la société civile. Hormis ceux orbitant déjà autour de l’AID – les labos, officiers transformation, scientifiques, entreprises et think tanks par exemple -, le cercle Lynx mobilisera des acteurs jusqu’alors peu mis à profit sur le sujet, à l’instar des journalistes.

Une académie interne pour soutenir la transformation

L’esprit d’innovation doit également se propager en interne, cette fois avec une « Académie de l’innovation de Défense » dont la création contribuera à transformer le modèle de soutien à l’innovation. Cette transformation, « chaque collaborateur est appelé à y prendre part » grâce à cette académie.

Entièrement modulaire et « gamifiée », cette nouvelle structure donnera à tout agent civil ou militaire du ministère des Armées « les moyens de devenir acteur de la transformation » en lui permettant de « bénéficier d’une acculturation aux enjeux et aux méthodes d’innovation », détaille le DrOID.

Une telle initiative a déjà été engagée à petite échelle sous forme « d’expérimentation en matière d’acculturation et de formation », rappelle l’AID. Les moyens de l’Innovation Défense Lab, créé en 2018 pour stimuler l’écosystème de Défense et accélérer les projets innovants, avait alors été mobilisés pour produire des podcasts sur l’innovation ouverte ou organiser des sessions d’acculturation à la relation avec les start-ups et de sensibilisation dans certains des 10 centres d’expertise et d’essais de la DGA. L’objectif de l’Académie sera de poursuivre ces actions, de les enrichir et de les structurer à travers des parcours sur-mesure.

* « Document de référence de l’orientation de l’innovation de défense 2020 » (DrOID), disponible ici