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Ces autres jalons capacitaires programmés l’an prochain pour l’armée de Terre

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Loin de se limiter à l’emblématique programme SCORPION, le renouvellement des matériels terrestres sera aussi marqué en 2024 par la poursuite et, première annuité d’une nouvelle loi de programmation militaire oblige, par l’apparition de programmes moins médiatisés. 

Des systèmes de communication à la défense surface-air, focus non exhaustif sur d’autres avancées capacitaires mentionnées dans le projet de loi de finances 2024 et touchant de près – ou de loin – aux forces terrestres. Et toujours en gardant à l’esprit qu’un équipement n’est qu’un pan de la cohérence et ne produira pas l’effet recherché sans un combattant formé et entraîné, un soutien efficace et les infrastructures associées. 

P3TS : l’année 2024 sera celle du passage à l’échelle d’une technologie issue de l’innovation participative, le récepteur « Plug and Play Positioning and Timing System » (P3TS). Fruit du travail d’un officier de la STAT et d’un ingénieur de la DGA, cet outil regroupe et synchronise les informations fournies par les constellations Galileo et GPS pour alimenter la géolocalisation amie, éviter les tirs fratricides et optimiser la coordination des actions tactiques. Les armées envisagent d’en commander près de 6300 exemplaires. Les 90 premiers sont attendus l’an prochain. 

Cloud projetable : ce nouveau programme à effet majeur (PEM) vise à « fournir les capacités matérielles et logicielles nécessaires aux systèmes d’information mis en œuvre sur les théâtres d’opération », dont celles requises pour les extensions locales du système d’information des armées (SIA). Les armées entendent bénéficier des avancées du secteur civil par l’acquisition d’un maximum de matériels et de logiciels disponibles sur étagère, idéalement déjà utilisés par d’autres membres de l’OTAN. Le lancement en réalisation du premier incrément, centré sur une extension « cloud edge » des clouds privés localisés dans l’Hexagone vers les théâtres et les bâtiments de la Marine nationale, est programmé pour 2025. La seconde étape portera sur la définition et l’approvisionnement de clouds de combat « dont l’objectif est de porter la numérisation au plus près des capteurs et effecteurs ». 

Simulation massive : décidée par la LPM 2024-2030, cette nouvelle opération prévoit la constitution d’un système et de connecteurs permettant la simulation massive en réseau. Pour l’instant limitée à des travaux préliminaires, l’action permettra notamment d’entraîner simultanément les pions tactiques des trois armées.

Drones de contact : autre PEM résultant de la future LPM, cette opération recouvre l’acquisition de petits, mini et microdrones, ainsi que de munitions téléopérées (MTO) « dans une approche incrémentale permettant d’exploiter les améliorations techniques à cycle court ». Quelque 96 M€ sont budgétés pour un lancement en réalisation du premier incrément dès l’an prochain. 

SDT : entre la livraisons de neuf vecteurs à l’armée de Terre et le lancement de l’étape 2, 2024 pourrait être l’année de l’envol tant attendu du système de drones tactiques (SDT) produit par Safran Electronics & Defense. Plus de 260 M€ sont prévus en engagements pour entamer la prochaine phase, de quoi alimenter la commande 14 vecteurs supplémentaires, le soutien initial et l’acquisition d’équipements de mission complémentaires. 

VLTP P : 2024 sera aussi en quelque sorte l’an un du segment haut du véhicule léger tactique polyvalent protégé (VLTP P). Identique au Serval en cours de perception dans les forces, ce véhicule est appelé à équiper « les unités de combat et d’appui au contact de l’environnement de SCORPION ». Environ 700 M€ sont inscrits dans le PLF pour l’ensemble du sujet VLTP, l’essentiel correspondant à la commande des premiers véhicules du segment protégé haut. 

HIL : si aucune nouvelle commande d’hélicoptères interarmées légers (HIL) Guépard n’est annoncée à l’heure actuelle, le programme bénéficiera d’une ligne budgétaire pour progresser dans les travaux de développement. L’intégration du système lance-roquettes et de la radio CONTACT, ainsi que la conception du système de préparation et de restitution de mission commun au trois armées sont ainsi au menu pour l’exercice à venir.

SYFRALL : autre effort de réparation évoqué de longue date et pris en compte dans la LPM, le PEM « système de franchissement léger lourd » cible le renouvellement des moyens de franchissement de coupures humides. Ce PEM adoptera lui aussi une logique incrémentale, un premier jalon étant théoriquement franchi en 2024 avec la commande de têtes de série. 

FTLT : hormis l’achat de 70 camions-citernes réceptionnés à compter de 2026, le PEM « flotte tactique et logistique terrestre » devrait se traduire par une première commande conduite au titre du second incrément. Une étape portant entre autres sur des porteurs polyvalents de l’avant (PPAV) « dédiés au transport de systèmes d’armes et de ressources pondéreuses ». Inclus dans l’étape 2 du programme « porteurs polyvalents terrestres » (PPT), ce PPAV était à l’origine conçu autour d’un plateau fixe multifonctions susceptible d’emporter jusqu’à 14 tonnes de fret ou 24 personnels une fois bâché et doté de banquettes. 

Robots terrestres : également décidé par la LPM, le lancement de ce PEM axé sur la robotisation du combat terrestre envisage, au travers d’une approche incrémentale, à poursuivre et intensifier la dynamique de développement initiée par le programme SCORPION. Il doit en outre contribuer au renforcement de la composante drones. Ni organisation industrielle, ni calendrier pour l’instant, mais le déclenchement des premières études. 

VBL : après une année « sans », la régénération de 120 VBL supplémentaires devrait être notifiée au maître d’oeuvre, Arquus. La réception de 102 véhicules régénérés est également attendue en 2024. Ne manqueront que 190 exemplaires à commander par la suite pour atteindre la cible de 800 VBL régénérés. 

DSABC : écho direct à l’un des objectifs majeurs la LPM, l’opération « défense surface-air basse couche » renouvellera et modernisera les capacités DSA des trois armées. Côté terrestre, la priorité est mise sur la création d’une composante DSA d’accompagnement mobile et protégée, en partie composée de la future variante Mistral du Serval. L’incrément 0 consistait à recompléter rapidement le stock de missile Mistral, mission confiée à MBDA. Plus de 500 M€ seraient engagés au cours de l’année à venir pour, entre autres, acquérir les systèmes et munitions prévus dans l’incrément 1. 

Restent deux inconnues relevant du transport VIP et de l’aérocombat. D’un côté, la « disparition » dans les tableaux budgétaires du projet d’acquisition d’hélicoptères à usage gouvernemental (HUG) en remplacement des trois Puma actuels. La commande était à l’origine planifiée pour 2022, décision finalement reportée sine die.

De l’autre côté, le PLF 2024 annonce l’acquisition de huit hélicoptères NH90 TTH en décembre prochain. Une tranche supplémentaire – la première depuis décembre 2015 – qui portera la cible totale à 82 exemplaires. Leur destination n’est pas précisée, mais il semble s’agir des appareils qui porteront à 18 le parc de NH90 au standard « forces spéciales », conformément à ce que prévoit la LPM 2024-2030. 

Crédits image : 40e régiment d’artillerie

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