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Celtic Uprise 2023 : resserrer les liens franco-belges avant d’entamer la transformation SCORPION

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Mission accomplie pour les quelque 900 militaires belges et français engagés depuis mi-novembre sur l’exercice Celtic Uprise. Quatrième édition d’un cycle inauguré en 2019, ce rendez-vous aura démontré l’interopérabilité grandissante entre les deux forces terrestres, principal objectif du partenariat binational CaMo. 

« Nous faisons des pas en avant dans ce partenariat CaMo », constatait ce mardi le lieutenant-colonel Bart Van Dyck, à l’issue d’une dizaine de jours de manoeuvres entre le sud des Pays-Bas et le nord-est de la Belgique. Chef de corps du bataillon Carabiniers Prince Baudouin – Grenadiers (1C/1Gr), ce dernier était à la tête d’un groupement tactique interarmes (GTIA) rassemblant deux compagnies d’infanterie et leurs appuis, dont l’une armée par 200 militaires français des 152e régiment d’infanterie de Colmar et 19e régiment du génie de Besançon.

Le scénario joué résonne avec l’actualité : un État fictif menace l’Europe, forçant une coalition d’armée de l’OTAN à réagir. Une ethnie proche de l’adversaire commet exactions et attentats dans une région déterminée, nécessitant l’envoi d’une force franco-belge à des fins de stabilisation. Face au GTIA franco-belge, une force adverse armée par 1/3 bataillon de Lanciers, future unité de cavalerie sur Jaguar à qui il a été demandé de ne s’épargner aucun effort. Message parfaitement reçu, les victimes dans le camp allié et le tapis de douilles générés lors de l’action finale sur le village de combat de Bourg-Léopold en témoignent. 

Pour le commandant du GTIA, Celtic Uprise fut « une opportunité rare de répéter les procédures et faire notre travail dans un environnement réaliste parce que nous avons aussi travaillé en terrain civil, au plus proche des populations ». Et ce réalisme « est très important si nous voulons atteindre un certain degré de compétence ». 

Pour le commandant du SGTIA français, le capitaine Julien du 152e RI, cette première participation à un exercice Celtic Uprise fût « une expérience vraiment enrichissante ». Elle l’aura été d’autant plus que ce commandant de compagnie d’appui aura dû remplacer au pied levé l’unité de combat désignée à l’origine mais retenue en alerte à proximité de Strasbourg suite à la rehausse du dispositif Sentinelle. Réactivité et réversibilité des missiliers, commandos et autres tireurs d’élite d’un « 15-2 » présent depuis la première édition auront permis de monter trois sections d’infanterie en un temps record. 

Attaque finale sur le camp de Bourg-Léopold pour le GTIA franco-belge de Celtic Uprise 2023 (Crédits image : Adrien Muylaert/Défense belge)

Rendez-vous annuel, Celtic Uprise est avant tout une mise à l’épreuve de l’interopérabilité franco-belge construite par le partenariat CaMo. De chaque côté, les premiers retours d’expérience sont positifs. L’intégration au sein d’un poste de commandement belge, par exemple, a été très appréciée par la partie française. « Non seulement j’y étais considéré comme n’importe quel commandant d’unité, mais l’ambiance y était aussi chaleureuse, cela a aussi de l’importance », note le capitaine Julien. 

Entre armées belge et française, les quelques points de friction subsistants touchent essentiellement aux communications. « Nous parlons bien le français et eux parlent bien l’anglais, c’est suffisant pour trouver un langage commun », estime le chef du GTIA. La barrière de la langue n’est plus un obstacle, mais le diable se cache dans les détails. Entre les deux pays, le système d’appréciation. Ainsi, quand un militaire français appliquant la méthode d’élaboration des ordres tactiques (MEDOT) cherchera à élaborer un « effet majeur », son homologue belge générera quant à lui un « effort principal ». La terminologie diffère, « mais nous nous comprenons pour produire l’effet désiré sur le terrain », relève le commandant belge. 

À l’instar des éditions précédentes, Celtic Uprise 2023 aura demandé un travail minutieux des transmetteurs pour construire les passerelles nécessaires entre systèmes d’information nationaux, ELIAS côté belge et SICS côté français. Et si il arrive encore à la phonie de flancher, restent les officiers de liaison présents auprès de chaque allié. « Nous avons plusieurs méthodes pour communiquer avec les détachements sur le terrain, nous sommes toujours parvenus à nous joindre. C’est d’ailleurs grâce à ce type d’exercice que nous parvenons à constituer l’instantané nécessaire pour déterminer les axes d’effort et progresser », relève le capitaine Julien. 

Cette séquence automnale était une étape importante pour la compagnie belge, évaluée en vue de sa projection en Roumanie à l’été 2024 avec quelques éléments de l’état-major de bataillon. Elle y opérera auprès d’un régiment d’infanterie français intégré au bataillon multinational conduit par la France dans le cadre de la mission Aigle. « Ce sera un autre pas en avant, car les rôles seront alors inversés », indique le lieutenant-colonel Van Dyck. Unité d’infanterie légère, le 1C/1Gr ne basculera vers les véhicules SCORPION que dans un second temps, priorité étant donnée aux bataillons médians équipés de blindés 8×8 Piranha. 

Celtic Uprise en atteste à nouveau par le terrain, les liens se resserrent et les réflexes s’affinent et se multiplient d’année en année entre les deux partenaires. Un constat de bon augure à près d’un an de l’entame de la transformation du bataillon Libération – 5 de Ligne, première unité belge dotée de véhicules blindés Griffon. 

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