
(Crédits: Esercito Italiano)
La question de la contribution italienne à la Task Force Takuba est désormais dans les mains des députés. Une fois avalisée, celle-ci pourrait pratiquement doubler l’enveloppe capacitaire de cette unité de forces spéciales européennes constituée pour appuyer les forces armées maliennes.
La question de la TF Takuba fait partie d’un ensemble de cinq nouvelles missions internationales réunies dans une unique résolution soumise le 4 juin à la Chambre des députés. Selon ce document, la Défense italienne sera autorisée à déployer jusqu’à 200 militaires ainsi que 20 «
moyens terrestres » et huit «
moyens aériens » au Sahel. Soit le contingent le plus dense si l’on excepte celui de la France, dont l’étendue exacte n’est pas connue.
Le gouvernement italien engagera 15,6M€ pour soutenir sa participation, dont 5M€ serviront à couvrir les actions entreprises en 2021. Une fois ces forces engagées, la TF Takuba deviendra l’une des principales opérations terrestres de l’Italie sur le continent africain après les missions bilatérales d’assistance en Libye (400 militaires) et au Niger (295 militaires).
Preuve de l’importance du soutien italien, la ministre des Armées Florence Parly s’est rendue en personne à Rome cette semaine pour rencontrer son homologue italien, Lorenzo Guerini. Un déplacement à l’étranger réussi, ce dernier ayant réitéré «
la volonté de l’Italie de s’engager prochainement à nos côtés dans le cadre de la Task Force Takuba », indiquait ce jeudi le ministère des Armées. «
Le parlement italien achèvera le processus d’approbation de nos engagements internationaux et, à la suite de cette étape, la Défense italienne sera prête à participer à cette initiative dans une aire d’importance hautement stratégique qu’est l’arc d’instabilité qui va de la Libye, donc des côtes de la Méditerranée, au golfe de Guinée », soulignait Lorenzo Guerini.
La TF Takuba entamera sous peu ses opérations de conseil, d’assistance et d’accompagnement au combat des forces armées maliennes dans la région du Liptako-Gourma. D’après l’état-major des Armées, les premiers éléments sont arrivés hier au Sahel. Ce contingent n’est pour l’instant constitué que de militaires français et estoniens, ces derniers ayant eu recours au soutien britannique pour s’équiper en véhicules tactiques. Quatre Jackal 2 leur seront prêtés jusqu’en mars 2021, date à laquelle l’armée estonienne aura perçu ses véhicules de reconnaissance Coyote TSV. Français et Estoniens seront rejoints par un détachement d’une soixantaine de Tchèques en octobre, puis par 150 militaires suédois et «
peut-être » des italiens au début de l’année 2021, permettant à la TF Takuba d’atteindre sa pleine capacité opérationnelle.