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Budget 2020: un effort sur les petits équipements

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2020, année de remplacement du FR-F2 ? (Crédit photo: ministère des Armées)

2020, année de remplacement du FR-F2 ? (Crédit photo: ministère des Armées)


 
Trop souvent utilisé comme variable d’ajustement lors des arbitrages de fin d’année, le financement des petits équipements de l’armée de Terre profitera enfin d’une hausse appréciable, relève le député LREM Jean-Charles Larsonneur dans un rapport parlementaire sur le budget 2020 des Armées.
 
C’était l’une des lignes maîtresses de la LPM 2019-2025, qui met l’accent sur l’investissement « à hauteur d’homme ». Ces crédits liés aux petits équipements, rassemblés sous les agrégats « autres opérations d’armement » (AOA) et « équipements d’accompagnement et de cohérence » (EAC), n’ont cependant pas connu de progression significative en 2019. Pire, le montant des AOA était encore en baisse cette année, avec environ 300M€ de crédits. Le niveau minimal nécessaire pour éviter le « mitage » des équipements de l’armée de Terre ne devrait être retrouvé qu’en 2025, soit un seuil de 500M€ qui n’a plus été atteint depuis 2013, rappelle le député.
 
Il faudra attendre l’an prochain pour qu’un premier effort de réinvestissement soit consenti. Ainsi, le major général de l’armée de Terre, le général Barrera, a confirmé que « la dotation des AOA bénéficiant à l’armée de Terre s’élèverait à 367 millions d’euros en crédits de paiement, » note le rapport parlementaire. Un bond de 22% permettant de cristalliser quelques programmes « qui donnent à voir l’effort consenti ». Hormis le millier de véhicules VT4 et les 12 000 fusils d’assaut HK 416F commandés en 2020, relevons ainsi l’acquisition de « 290 des mini, micro et nano-drones Black Hornet et NX70-Novadem ». Voilà pour les dossiers connus et en cours d’exécution. Mais le budget 2020 financera d’autres renouvellements capacitaires moins médiatiques lancés parfois dès le printemps 2018, et dont la concrétisation semble avoir quelque peu « glissé ».
 
Il est premièrement question de « 1310 fusils de haute précision semi-automatiques ». À dix unités près, ce chiffre correspond parfaitement à la moitié de la cible haute de l’appel d’offres « Fusil de Précision Semi-Automatique » (FPSA) lancé en août 2018. La DGA y exprimait alors son intention de qualifier et d’acquérir jusqu’à 2600 nouveaux fusils semi-automatiques de calibre 7,62 mm en remplacement d’un FR-F2 en service depuis 1986. Le HK 417 de Heckler & Koch et le SCAR SSR de FN Herstal devraient logiquement être dans les starting blocks. Un temps donné absent, la PME stéphanoise Verney-Carron s’est depuis associé avec Nammo (Norvège) et Hensoldt (Allemagne) pour atteindre le seuil minimal de 50M€ de chiffre d’affaires annuel combiné requis pour valider sa participation.
 
Le rapporteur annonce ensuite la livraison de « 25 000 pistolets semi-automatiques », soit un tiers de la cible exprimée dans un appel d’offres publié en mars dernier et visant à l’acquisition d’un pistolet automatique nouvelle génération (PANG). Simple coïncidence ? Difficile d’y croire. Annoncé depuis 2016, le remplacement des MAC 50 était l’un des chevaux de bataille de l’ancien CEMAT, le général Jean-Pierre Bosser. Dès 2017, celui-ci avait déclaré que « si l’on peut remplacer, à l’horizon 2022, l’ensemble des pistolets modèle 1950 par des pistolets plus modernes, cela aurait du sens et, politiquement, ce serait recevable ». Il semblerait que son souhait soit finalement en passe d’être exaucé.
 
Et troisièmement, les « jumelles de vision nocturne » ne sont pas sans rappeler un appel d’offres lancé en mars 2018 par la DGA. Il était alors question d’acquérir jusqu’à 10 000 JVN binoculaires « BI-Nyx » sur une durée de huit ans, incluant le développement et la qualification industrielle du système. Ce projet n’avait, à notre connaissance, plus jamais été mentionné depuis, avant de réapparaître dans ce rapport sur le PLF 2020. À noter que les trois dossiers évoqués ne paraissent avoir fait l’objet d’aucun contrat de la part du ministère des Armées. Les éléments avancés présupposent au contraire une notification pour des tranches initiales à compter de l’an prochain. Bien qu’étant « bienvenue », cette hausse des crédits pour les petits équipements devra être suivie avec vigilance par les parlementaires, souligne le rapporteur, qui suggère donc de réfléchir dès maintenant à « son inscription dans l’actualisation de la programmation militaire », attendue pour 2021.

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