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Belgique, Danemark et Pays-Bas créent un commandement conjoint des forces spéciales

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Jeudi 7 juin, en marge de la réunion des ministres de la Défense de l’OTAN, la Belgique, le Danemark et les Pays-Bas ont conclu un accord pour créer un commandement conjoint mais non permanent : activé lors d’entraînements et d’opérations, celui-ci exercera l’autorité sur les unités de forces spéciales des trois pays.
 

Mercedes-Benz Unimog JAKAL des Special Forces belges. Ce matériel sera bientôt remplacé (photo: Army Recognition)

Mercedes-Benz Unimog JAKAL des Special Forces belges. Ce matériel sera bientôt remplacé (photo: Army Recognition)


 
Les ministres de la Défense des trois pays – Steven Vandeput (Belgique), Ank Bijleveld (Pays-Bas) et Claus Hjort Frederiksen (Danemark) – ont signé un Memorandum of Undertanding (MoU) pour la création d’un Composite – Special Operations Component Command (C-SOCC) prévu pour commencer ses activités en 2019 et être pleinement opérationnel en 2021. Cette création fait suite à la lettre d’intention signée en février 2017 par les trois ministres.
 
Etabli dans le cadre du SHAPE à Mons où se trouve le QG des Opérations spéciales, ce commandement multinational (d’où son appellation de « composite« ) ne sera pas permanent mais entrera en action en cas d’opération ou d’entraînement. Il comptera 125 personnes, dont 41 Belges. La création de ce C-SOCC permettra aux trois pays associés d’atteindre la taille critique pour fournir, un an sur quatre, une structure de commandement « forces spéciales » affectée à la force de réaction rapide de l’Otan, la NATO Response Force (NRF). Le C-SOCC sera principalement activé pour des opérations de l’OTAN mais également pour d’autres missions internationales, a souligné la secrétaire générale déléguée (adjointe) de l’OTAN, Rose Gottemoeller, lors de la cérémonie de signature au nouveau siège de l’Alliance à Evere (Bruxelles).
 
La création de ce C-SOCC était déjà annoncée dans « La vision stratégique pour la Défense » publié le 29 juin 2016 par le ministère belge de la Défense. Rappelons que, selon la doctrine OTAN, les SOF sont chargées de trois missions de base : primo, la reconnaissance spéciale (activités de reconnaissance et de surveillance, ainsi que des opérations spéciales human intelligence pour la collecte d’informations stratégiques et/ou opérationnelles) ; secundo, l’action directe (actions offensives limitées pour conquérir ou détruire des objectifs spécifiques, pour capturer des ennemis ou pour libérer des otages) ; tertio, l’assistance militaire (appui à des forces alliées sur l’ensemble du spectre de la violence, allant de l’entraînement de base à l’appui de ces troupes, notamment au moyen d’actions directes ou en assurant la liaison avec des moyens aériens ou des sources de renseignement).
 
Dans l’armée belge, les Special Forces et les deux bataillons Rangers disposent de véhicules motorisés légers de type RRV (Rapid Reaction Vehicle) et LTTV (Light Troop Transport Vehicle) comme véhicules de base. Ces LTTV seront acquis dans différents types, adaptés aux éléments de Combat Support et de Combat Service Support intégrés dans les bataillons Rangers. L’acquisition des RRV a déjà été approuvée par le gouvernement. L’acquisition des LTTV aura lieu dans la période 2019-2021. Les autres investissements en matériel majeur seront réalisés simultanément avec ceux de la capacité motorisée interarmes.
 
La structure nationale de mise en condition des SOF, le SOCOM (Special Operations Command), formera la base de la contribution belge à la coopération OTAN visant à établir une structure de commandement opérationnelle spécialisée SOF (Composite Special Operations Component Command (C-SOCC)) générée avec le Danemark et les Pays-Bas. Le MoU signé le 7 juin à Bruxelles entre la Belgique, les Pays-Bas et le Danemark pour mettre sur pied un SOCOM (C-SOCC) multinational dans le cadre d’un programme OTAN constitue donc un pas significatif dans la direction souhaitée par l’Alliance.
 
Parallèlement, la Défense belge contribuera en permanence avec des instructeurs à l’International Special Training Centre (ISTC) à Pfullendorf, en Allemagne. Ce centre entraîne les Special Forces des pays membres de l’OTAN dans des domaines spécialisés. Les instructeurs belges y collaborent avec leurs homologues allemands, américains, danois, grecs, italiens, néerlandais, norvégiens et turcs.
Une coopération avec le Korps Commandotroepen néerlandais existe déjà au sein de la coopération de défense Benelux. Elle couvre la formation, l’entraînement, les opérations, l’acquisition de matériel ainsi que les structures de commandement et de contrôle. Cette collaboration sera intensifiée afin de dégager des synergies et d’augmenter l’efficience. En outre, on examinera la possibilité de renforcer structurellement la bonne coopération avec les Special Forces allemandes, américaines et françaises.
 
La mise en condition intégrée d’une compagnie amphibie belge au sein de l’infanterie de Marine néerlandaise ou française, bien que devant encore être étudiée, répond à la volonté d’innover en matière de coopération de défense européenne, en réalisant un ancrage capacitaire.
 
Tout cela témoigne d’une réelle montée en puissance – assortie d’efficience, espérons-le – des forces spéciales au sein de l’OTAN. Ceci dit, c’est une tendance mondiale…

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