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Arquus enregistre une croissance record en 2019

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La ligne de production de VBL Ultima d'Arquus. A noter que ces véhicules adoptent maintenant le camouflage Scorpion brun terre de France (Crédit : Arquus)

La ligne de production de VBL Ultima d’Arquus à Marolles-en-Hurepoix. Ces véhicules régénérés adoptent maintenant le camouflage Scorpion brun terre de France (Crédit : Arquus)


 
« 2019 aura été une grande année pour Arquus, » annonçait aujourd’hui son PDG, Emmanuel Levacher, lors de la présentation des résultats annuels du groupe versaillais. Porté par l’export et par les programmes Scorpion et CaMo, ce dernier enregistre un bond de 38% de son chiffre d’affaires par rapport à 2018.
 
Une croissance record
 
« Entre 2017 et 2019, notre chiffre d’affaires s’est accru de plus de 72%, » s’est félicité Arquus. Il devrait désormais atteindre le chiffre officieux d’environ 600M€, dont 48% proviennent d’un marché export fort d’une soixantaine de clients. Le groupe aura signé pour 1,2Md€ de contrats en 2019, dont 750M€ de commandes fermes. Le « book-to-bill » reste par ailleurs supérieur à 1, signe d’un accroissement continu du carnet de commandes. Celui-ci s’élève aujourd’hui à 5,8Md€, dont 1,5Md€ sont affermis.
 
Cette croissance s’illustre avant tout par un volume de livraisons majeur. « Nous aurons livré plus de 2200 véhicules neufs en 2019, » explique Levacher. Un chiffre pour deux tiers dû aux contrats exports, pour lesquels Arquus aura produit et livré 65 VAB Mk3, 223 Sherpa et 1276 camion MSVS. Acquis par le Canada, ces camions seront prochainement déployés dans le cadre d’une opération de l’OTAN.
 
Du côté du client français, 2019 restera surtout connue comme l’année du Griffon avec la livraison des 92 premiers exemplaires et des 44 premiers tourelleaux téléopérés (TTO) T1. Fondamentale pour Arquus et ses deux partenaires du GME, la montée en puissance du programme Scorpion s’est accompagnée dernièrement de la signature de l’avenant MEPAC, qui comprend notamment la fourniture de 262 tourelleaux téléopérés supplémentaires. Grâce à Arquus, l’exercice 2019 est en outre synonyme d’apparition d’une filière française de TTO de petits calibres, avec un premier contrat export remporté pour la livraison de 10 tourelleaux Hornet.
 
La croissance d’Arquus est également palpable en terme de ressources humaines avec près de 150 nouveaux engagements en 2019. Cet effort de recrutement sera renouvelé à échelle équivalente cette année, soutenu par les partenariats signés avec l’ENSTA ParisTech et la DGA, mais aussi avec la CABAT (Cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre).
 
Les rythmes de production sont et resteront particulièrement soutenus, et l’activité industrielle d’Arquus doit donc se consolider pour pouvoir y répondre. Hormis le recrutement et la modernisation des lignes d’assemblage, l’accent est mis depuis quelques années sur la souveraineté des approvisionnements. « Nous travaillons avec près de 1250 fournisseurs, dont 95% de Français. Nous avons d’ailleurs essayé ces dernières années de franciser davantage notre réseau tout d’abord parce qu’on nous le demande mais aussi parce que nous voulons nous affranchir de certaines réglementations extraterritoriales susceptibles de nous freiner dans nos exportations, » détaille le PDG d’Arquus. D’après ce dernier, les contraintes sur la production se sont globalement allégées grâce aux négociations entreprises avec l’Allemagne au sujet de la règle des minimis. La position allemande reste centrale, « mais cela vaut également pour d’autres pays pouvant avoir un droit de regard sur l’export ».
 
Selon Levacher, ce pic de croissance devrait s’atténuer cette année. « Pour 2020, nous prévoyons une croissance du chiffre d’affaires de l’ordre de 10%, » souligne-t-il. Ce sera, pour Arquus, l’opportunité de stabiliser l’activité après deux exercices impactants pour la structure industrielle du groupe et de se concentrer davantage sur le recrutement et la montée en compétence.
 
Un rendu 3D du Scarabee, vitrine de l'innovation par Arquus (Crédit : Arquus)

Un rendu 3D du Scarabee, vitrine de l’innovation par Arquus (Crédit : Arquus)


 
2020 et au-delà
 
Après l’année Griffon, 2020 sera celle du lancement de la qualification et du lancement de la production du Jaguar. Certes, dans des proportions différentes avec la livraison de quatre exemplaires « dont l’un est destiné à être présenté lors du salon Eurosatory et, peut-être, sur les Champs-Élysées ». Bien qu’inférieure à celle du Griffon, la part de charge d’Arquus sur le Jaguar – de l’ordre de 5 à 10% – reste primordiale, car centrée sur la mobilité et l’armement. « Quand le cahier des charges nous demandait une mobilité équivalente à celle du VAB, cette chaîne cinématique à six roues permet de suivre sans problème un VBCI [à huit roues], » souligne Levacher. S’y ajoute un tourelleau T3 doté d’une capacité relativement unique de désolidarisation du viseur principal et de l’armement secondaire.
 
Cette bonne santé permet à Arquus de réinvestir massivement dans l’anticipation des besoins futurs. « Nous connaissons, dans notre univers, une accélération du temps de l’innovation avec un certain nombre de briques sur lesquelles travaille Arquus, » rappelle Levacher. Cette course à l’innovation s’accompagne d’une inflation des dépôts de brevets avec plus de 25 dépôts réalisés l’an dernier, contre une dizaine en moyenne avant 2018.
 
Fort du soutien apporté par le groupe Volvo, Arquus progresse par exemple sur le segment de l’hybridation des véhicules militaires. Ce type de motorisation étant considéré comme une étape intermédiaire vers des solutions non-carbonées, le véhiculier a « été sollicité pour hybrider des véhicules existants dont, pourquoi pas, le VBCI ou encore le Griffon et le Jaguar à mi-vie, mais aussi des véhicules nouveaux ». D’autres réflexions sont en cours concernant la gestion de l’énergie au sein d’un groupe mené par la DGA et pour lequel Arquus apporte quelques solutions « Made in Volvo » disponibles sur étagère. La question de l’hybridation est en outre portée au niveau européen. « Nous allons participer à un appel d’offres lancé par l’Europe pour proposer des briques technologiques liées à l’hybridation des chaînes cinématiques. Celles-ci pourraient s’appliquer à des véhicules à roues ainsi qu’à des matériels plus lourds comme les chars de combat et propulser, imaginons, le futur système MGCS, » annonce le PDG d’Arquus.
 
Attendu pour 2020, l’appel d’offres pour le remplacement du parc logistique de l’armée de Terre devrait permettre à Arquus de renouer avec une compétence historique. « L’ensemble des camions de l’armée française sont amenés à être renouvelés dans les cinq années qui viennent, » rappelle le véhiculier. Ce programme consistera à remplacer l’ensemble des plateformes 4×4, 6×6 et 8×8, soit une cible estimée à plus de 7000 exemplaires. Après la présentation d’un porteur 8×8 lors du dernier Forum Entreprises Défense, Arquus envisage de dévoiler les premières variantes de camions 4×4 et 6×6 à l’occasion du salon Eurosatory, organisé en juin prochain à Paris.
 
Reste le cas du Scarabee, ce 4×4 blindé de nouvelle génération conçu en vue du programme de Véhicule blindé d’aide à l’engagement (VBAE) et devenu en un an la vitrine principale de l’innovation par Arquus. En dépit d’attentes fortes exprimées par l’armée de Terre, le VBAE est « sorti des radars de la LPM 2019-2025, » confirme Levacher. Arquus se tourne donc résolument vers le marché export pour éviter une mise au frigo prématurée, avec deux cibles bien définies : le renouvellement des flottes de VBL et les armées désireuses de se doter d’une capacité de reconnaissance dans la profondeur. Une offre commerciale sur base d’un Scarabee opérationnel sera dévoilée à Eurosatory. Le véhicule y sera pour la première fois accompagné de son Engin d’appui au contact (EAC), une mule semi-autonome synthétisant les études menées par Arquus dans les domaines de la robotisation et de la traficabilité.
 

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