Thales et son STAR NG, en passe de révolutionner l'ATM civilo-militaire?

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Le 15 juin dernier, Thales lançait en grande pompe une nouvelle solution de radar pour le moins innovante et économique, offrant des capacités duales civiles et militaires et renforcée par l’introduction de technologies inédites sur une plateforme civile.
 

Thales et son nouveau radar STAR NG, en passe de révolutionner l’ATM civilo-militaire?


 
Le STAR NG est en effet basé sur un constat : en matière de contrôle aérien, il existe d’importantes similitudes, une communalité très forte entre les mondes civil et militaires. Dés lors, pourquoi imaginer des radars spécifiquement militaires lorsqu’on peut se baser sur des systèmes civils existant ? Parce que poser la question, c’est déjà y répondre, Thales a matérialisé cette réponse il y a trois ans en dotant l’aéroport de Kandahar, à vocation jusqu’alors essentiellement militaire, de systèmes radars civils, de surveillance et de C2 (Command & Control). À peine né, le concept STAR NG participait déjà activement à la réouverture de l’Afghanistan au trafic aérien civil.
 
C’était là toute la philosophie de Thales que de venir greffer des capacités militaires sur un système civil existant, à savoir le radar primaire en bande S STAR 2000 (déjà en utilisation sur plus de 120 sites différents de par le monde). Au-delà des cette dualité civil/militaire, STAR NG est également doté de nouvelles technologies conçues pour permettre aux contrôleurs aériens de répondre plus efficacement à la complexification de l’environnement aérien.
 
Bénéficiant des dernières technologies, ce radar permet désormais aux opérateurs civils et militaires de relever efficacement les nouveaux défis apparus dans le domaine de l’ATM. STAR NG permet par exemple d’atténuer les effets parasites provoqués par les fermes d’éoliennes. De quoi rendre le sourire à l’industrie de l’énergie verte, « plus de 50% des projets d’installation d’éoliennes étant bloqués pour des raisons de gestion de l’espace aérien, » précise Philippe Avezou, Militay ATM Business Development Manager pour Thales. Grâce aux nouvelles technologies créées par Thales, le STAR NG a été en mesure d’assurer un taux de détection de 89% lors de tests réalisés en extérieur au cœur d’une ferme d’éoliennes.
 
STAR NG permet également de remédier aux contraintes imposées par le développement de la 4G. Et ce ne sont que deux des nouvelles technologies proposées aux utilisateurs civils et militaires par Thales. De fait, le radar STAR NG permet maintenant de calculer l’altimétrie sans utiliser de radar secondaire. De même, Thales habilite désormais les opérateurs civils à détecter les cibles à déplacement rapide ou lent. En terme de capacité purement militaire, le STAR NG est pourvu d’une fonction d’antibrouillage. Le STAR NG est en effet équipé d’un système d’évasion de fréquence, lui permettant de balayer le spectre pour récupérer la fréquence la moins brouillée (ou « last jamming frequency »).  Enfin, détail non négligeable, Thales a grandement amélioré la protection des différents flux d’information.
 
En tant que radar d’approche terminale, le STAR NG est en mesure de détecter un vaste spectre d’objets aériens dans un rayon de 100 nautiques (donc plus de 180 km). L’ergonomie du système a également été repensée, le STAR NG étant 40% plus compact (4 racks au lieu des 7 nécessaires auparavant), et 20% plus économe en énergie.
 
Loin d’être anecdotique, l’exemple de l’aéroport de Kandahar n’est en fait que la partie immergée d’une success-story en devenir. Fort de cette première expérience, le STAR NG est devenu en octobre 2014 l’une des pierres angulaires du programme britannique « Marshall ». Appelé à transformer la gestion du trafic aérien en zone terminale dans tous les aérodromes militaires du Royaume-Uni, « Marshall » a été confié l’année passée à la co-entreprise AQUILA, unissant la société semi-publique NATS (National Air Traffic Services) et le leader mondial des systèmes de gestion du trafic aérien. Ce contrat, d’un montant total de 1.9 milliards d’euros et signé pour une durée de 22 ans, prévoit notamment une enveloppe de 507 millions d’euros destinée à l’acquisition de radars de surveillance avancés. Au travers du programme « Marshall », Thales est donc appelé à fournir 20 radars STAR NG au ministère de la Défense britannique d’ici 2017, après une phase de test prévue pour début 2016 sur le site d’essai de Rouen. ­­En tout, ce sont plus d’une centaine de sites, dont 60 aérodromes, qui profiteront du savoir-faire de Thales en matière d’ATM dans les années à venir.
 
Près de cinq mois après avoir dévoilé le STAR NG, l’optimisme prime chez Thales, alors que « de nombreux pays ont montré leur intérêt suite à l’exemple du ministère de la Défense britannique », se félicite Philippe Avezou.  Kandahar, Marshall, … autant de succès qui devraient en effet permettre à Thales d’imposer « son » STAR NG comme le successeur désigné du STAR 2000, et de se tourner résolument vers un autre projet majeur :  le programme OneSKY, avatar australien du programme « Marshall ».