Terrorisme: la France quadruple son aide militaire à la Tunisie

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Durement touchées par une récente vague d’assauts djihadistes, la France et la Tunisie ont annoncé lundi le renforcement de leur partenariat militaire afin de lutter plus efficacement contre la menace terroriste.  En visite à Tunis ce lundi 5 octobre, le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian a en effet annoncé le quadruplement de l’aide financière annuelle de la France au profit de la Tunisie. La France débloquera donc un total de 20 millions d’euros sur les deux prochaines années, contre 2,5 millions d’euros annuellement jusqu’à présent.
 

Les hommes du Groupement de forces spéciales (GFS) tunisien


 
« La sécurité de la Tunisie, c’est aussi la sécurité de la France », a déclaré le ministre français, ajoutant que « nos destins sont liés, d’autant plus que nos deux pays ont été victimes en 2015 d’attentats sanglants. » La Tunisie a en effet été frappée cette par deux attaques djihadistes sanglants, revendiqués par l’Etat Islamique et ayant entraîné la mort d’une soixantaine de touristes étrangers.
 
Cette coopération renforcée s’articulera autour de deux objectifs majeurs : la formation et l’équipement des forces spéciales et le renseignement, le tout dans le but évident d’améliorer les capacités de la Tunisie en matière de contre-terrorisme.  Outre l’achat de nouveau matériel, l’accord franco-tunisien porte en outre sur la mise en place de nouveaux cycles de formation programmés dans les écoles militaires tunisiennes.
 
Les deux ministres ont également signé une déclaration d’intention portant sur l’actualisation sur le plan juridique de la convention de coopération établie entre les deux pays depuis 1973, afin de l’adapter au nouveau contexte sécuritaire.
 
Le ministre de la Défense tunisien Farhat Horchani a quant à lui annoncé la tenue d’une Commission militaire mixte franco-tunisienne, prévue pour la fin du mois d’octobre, afin d’examiner diverses questions portant notamment, sur « la formation, les renseignements et la possibilité de créer un deuxième Groupement de forces spéciales (GFS) en Tunisie », en plus de celui basé à Bizerte.
 
Si le geste est fort, la France n’est néanmoins pas le seul pays à fournir une aide à la Tunisie, seul pays à avoir réussi sa transition démocratique à l’issue du « Printemps arabe », et donc considéré comme l’un des rares remparts efficaces pour faire face à la menace terroriste. Outre la France, les Etats-Unis vont également doubler leur aide en 2016, qui passera de 40 à 99 millions d’euros. De même, la Belgique a déployé en mars dernier une quinzaine de militaires à Bizerte, dans le nord de la Tunisie, pour une mission d’instruction auprès du GFS, et entend bien garder un rôle important en matière de formation, d’accompagnement et de soutien des troupes locales.