Syrie : la bombe humaine comme outil militaire.

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L’Etat Islamique formalise l’utilisation de combattants suicide dans les opérations militaires.


La tournure affreuse de l’affrontement entre gouvernementaux et islamistes en Syrie vient d’être brutalement rappelée par l’assassinat, largement médiatisé, de 160 militaires capturés par les Islamistes.  Dans ce conflit barbare, ce crime collectif choque par sa magnitude. Il fait suite à la prise de la base aériennde Tabqa, dans la province de Raqqa, qui était dit on l’une des plus grandes à la disposition du pouvoir syrien.
Dans les dernières heures des combats, une partie des défenseurs aurait réussie à s’enfuir en direction des lignes tenues par les gouvernementaux, tandis qu’une autre aurait été capturée, avec la fin que l’on connait.
Des enseignements militaires peuvent être tirés des combats intenses qui ont abouti à cette défaite du pouvoir. Les combattants de l’Etat Islamique avaient réussi dans un premier temps à complètement encercler la base. Celle-ci était toutefois correctement équipée pour combattre et sa garnison opposa une résistance efficace. Les Islamistes aurait alors jeté dans la bataille un groupe d’une centaine de combattants suicides, les « infiltrateurs », prêts à se faire sauter au plus près des défenses gouvernementales pour y semer la peur, la confusion et ouvrir des brèches dans les lignes de résistance.
Le sacrifice de soldats montant à l’assaut de positions fortement défendues n’est pas vraiment une nouveauté.  Les assauts suicidaires de combattants chargés de grenades ont déjà existé par le passé. Ce qui peut inquiéter est la systématisation et le perfectionnement de la méthode, l’organisation de groupes de combat spécifiques et la publicité qui en est faite afin d’effrayer l’ennemi. Un outil psychologique supplémentaire qui vient s’ajouter à la panoplie de terreur déjà employée par l’Etat  Islamique, passé maître dans les activités de crucifixion et de décapitation et dans l’art de le faire savoir.