SAS orphelin

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Avec la mort de Gérard de Villiers, c’est malheureusement la dernière page des aventures du prince Malko Linge qui se tourne. L’auteur est mort jeudi dernier à l’âge de 83 ans des suites d’un cancer du pancréas. Oui Gérard de Villiers était sans doute misogyne et un personnage dérangeant, loin du politiquement correct, mais quelle oeuvre, parfois même prophétique. Au final SAS s’est imposé comme une lecture incontournable pour qui voulait comprendre: militaire, journaliste, diplomate, politique et y compris par la communauté du renseignement mondiale.
C’est donc la fin de 50 années d’aventure, d’espionnage, de découverte géopolitique, de conflits à l’autre bout du globe et de conquêtes féminines. Car, si avec ses couvertures criardes et provocantes, SAS était une récréation plaisante, parfois un peu piquante pour le profane ; pour le spécialiste, chaque nouvelle aventure du Prince autrichien était une analyse fine et riche des conflits et situations géostratégiques d’aujourd’hui. Liban, Afghanistan ou Géorgie, votre serviteur a pu le constater à maintes reprises, les lieux, les personnages, les situations rapportées dans les aventures de ce freelance de la CIA se sont révélées absolument authentiques et étonnamment exactes. Me reviens durant un reportage très lointain, le souvenir des propos d’un ambassadeur dans un petit pays asiatique touché par un conflit sans fin et qui n’intéressait personne,  me confier « le meilleure ouvrage jamais écrit sur la situation ici, c’est SAS ». Etonnamment, le média qui l’aura le plus compris et le mieux décrit est américain (relire ici l’article du New York Times). Auteur prolifique, le numéro 200 venait de sortir en kiosque.
Crédits photo: New York Times