Après les succès engrangés par DCNS et Dassault, Sagem serait-elle la prochaine société française à offrir son savoir-faire à l’Egypte ? Le 24 septembre dernier, cette division du groupe Safran a signé un partenariat exclusif avec la société égyptienne AOI-Aircraft Factory pour la fabrication et la commercialisation du drone Patroller sur le sol égyptien.
Selon les termes de l’accord conclu la semaine passée, AOI-Aircraft Factory serait chargé de l’assemblage final des Patroller en Egypte, et assurerait le soutien technique des systèmes ainsi que leur mise en service. L’accord s’étendra également sur la mise en place d’un centre d’entraînement pour les futurs opérateurs du drone de Sagem.
AOI-Aircraft Factory fait partie de la société étatique « Arab Organisation for Industrialisation » (AOI), surtout connue pour l’assemblage des avions d’entraînement CATIC K-8 destinés à l’armée de l’Air égyptienne.
Le Patroller est le résultat d’une collaboration fructueuse entre Sagem et Ecarys/Stemme, qui fournit la cellule-moteur. Ce drone est équipé d’un système optronique Euroflir 410, fabriqué par…Sagem. Basé sur le fuselage du Stemme-15, le Patroller est un système de drone tactique polyvalent de longue endurance. Son architecture modulaire et sa capacité d’emport de 250 kg lui permettent de réaliser un très large spectre de missions militaires et/ou civiles.
Doté d’une autonomie de 20 heures, le Patroller de Sagem est capable d’effectuer des missions de reconnaissance dans un rayon de 180 km (extensible jusqu’à 500 km grâce à des réservoirs additionnels), le tout avec un plafond maximum de 6.000 mètres.
Le Patroller est actuellement en compétition avec le Watchkeeper de Thales pour le programme d’acquisition de drones tactiques du ministère de la Défense français. Une décision quant au système choisi doit d’ailleurs être prise dans les semaines à venir. Bien qu’ayant exprimé sa confiance lors du salon du Bourget en juin dernier, Sagem pourrait-il néanmoins revivre le même scénario qu’avec son Sperwer ? Celui-ci avait en effet dû attendre quelques succès à l’export avant de convaincre les militaires français.
Si cette collaboration Sagem-AOI-Aircraft Factory devait s’avérer fructueuse, elle ne ferait en tout cas que renforcer l’étroite collaboration entre l’Égypte et l’industrie de défense française. Cette dernière a su en effet s’imposer dans la plupart des grands programmes de modernisation de l’inventaire militaire égyptien.