Perfectionner le maintien de la paix

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Les pays contributeurs aux missions de maintien de la paix des Nations Unies se sont réunis à Londres la semaine dernière pour voir comment améliorer la planification des opérations, mettre en œuvre les promesses faites par les pays, et optimiser les performances des troupes déployées ; en d’autres mots, les trois « P » du maintien de la paix : planification, promesses et performances.
 
« Le maintien de la paix aujourd’hui nécessite de perfectionner la planification politique et militaire tout au long du cycle de vie de la mission, au moyen de mandats clairs et séquencés. Il faut que les Etats membres engagent un personnel bien entraîné et bien formé qui donnera aux missions les moyens d’appliquer ces mandats. Il a en outre besoin de prestations de haut niveau de la part des civils et militaires engagés, soutenus par un leadership efficace et responsable », déclare le communiqué final signé par 62 pays*.
 

Le bataillon chinois de la mission de l’ONU au Soudan du Sud (UNMISS) lors d’une patrouille quotidienne (Crédit photo: ONU/JC McIlwaine)


 
Cette conférence faisait suite au Sommet des leaders sur le maintien de la paix organisé en septembre 2015 à New York par le Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-Moon et le Président US Barack Obama, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies.
 
Selon les départements onusiens des opérations de maintien de la paix et de l’appui aux missions, l’ONU dirige ou soutient 36 opérations dans 30 pays sur quatre continents, parmi lesquelles 17 sont des opérations de maintien de la paix pures. Ces missions représentent 75% des 12Md € alloués au secrétariat de l’ONU, tandis que 85% des 3Md € annuellement consacrés par l’ONU aux acquisitions sont utilisés pour ces missions.
 

Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU (Crédit photo: ONU/Manuel Elias)


« Personne ne sait quand et où pourrait être déployée la prochaine mission de maintien de la paix. Mais il est très probable qu’il ne s’agira pas d’un déploiement calme et aisé », expliquait Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, lors de son discours d’ouverture de cette réunion le 8 septembre.
 
Ladsous nota que des progrès ont été réalisés en matière d’enregistrement et de déploiement des capacités engagées, ce qui démontre « à quel point nous sommes déterminés à transformer les promesses en compétences accrues et en impact réel sur le terrain », mais il souligna qu’un effort pluriannuel est nécessaire pour maintenir ce niveau d’engagement et de détermination au fil du temps.
 
Il releva que « nous n’arrivons pas encore, et ce malheureusement de loin, » à accroître le nombre de femmes dans les corps de police et les composantes militaires, et accueillit avec satisfaction l’appel contenu dans le communiqué final pour un plan d’action national visant a augmenter le nombre de femmes dans les forces armées nationales et les institutions de police.
 
Ladsous déclara également que les performances des Casques bleus relevent d’une responsabilité collective, et qu’il devrait y avoir des conséquences lorsqu’un soldat de la paix ou une unité déployée manque à ses devoirs fondamentaux. « Je ne peux que trop insister sur l’importance d’un entraînement pré-déploiement dans ce contexte, y compris concernant la protection des civils et la prévention contre l’exploitation et les abus sexuels », a-t-il martelé.
 
Il a en outre salué le principe de rotation des avions de transport C-130 instauré au Mali par cinq pays européens menés par la Norvège, système qui assurera un approvisionnement stable d’aérotransport pour les années à venir. Ladsous ajouta qu’un principe semblable adapté aux hélicoptères avait été évoqué en marge de la réunion de Londres.
 

Atul Khare Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions de l’ONU (Crédit photo: ONU/Mark Garten)


Atul Khare, Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions de l’ONU, s’exprimant en clôture de cette conférence d’un jour, demanda aux représentants des États membres de retourner dans leurs capitales respectives et d’aider l’ONU a constituer des budgets efficients, de fournir un financement rapide, et d’investir dans des partenariats triangulaires avec d’autres nations.
 
 
 
*Argentine, Arménie, Autriche, Australie, Azerbaïdjan, Bengladesh, Belgique, Brésil, Cambodge, Canada, Chili, Chine, Colombie, Croatie, République Tchèque, Danemark, El Salvador, Ethiopie, Fidji, France, Allemagne, Ghana, Grèce, Hongrie, Finlande, Indonésie, Irlande, Italie, Japon, Kazakhstan, Kenya, Lituanie, Malaisie, Mexique, Népal, Pays-Bas, Nigeria, Norvège, Pakistan, Pérou, Philippines, Pologne, Portugal, Corée du Sud, Roumanie, Rwanda, Sénégal, Serbie, Sierra Leone, Espagne, Sri Lanka, Suède, Tanzanie, Thaïlande, Tunisie, Ouganda, Ukraine, Royaume-Uni, États-Uni, Uruguay, Vietnam et Zambie.