Mali: les tchadiens vers la reprise de Kidal

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Alors que l’aviation française mène depuis hier des frappes « assez importantes » selon l’État-major des Armées (EMA) dans la région de Kidal, les forces spéciales ont repris, sans combat, le contrôle de l’aéroport de la ville (où des aéronefs français, dont un Transall, ont déjà pu se poser), sécurisant les accès, notamment pour les forces maliennes qui remontent. Les cibles détruites par les Rafale sont des entrepôts, des moyens logistiques ainsi que des centres de commandements djihadistes et non des pick-up, a précisé le colonel Burkhard. Les objectifs frappés se situent au sud ainsi qu’à une centaine de kilomètres au nord de Kidal, là où probablement les djihadistes se replient. En parallèle, une force de 1400 tchadiens avance depuis le Niger vers Kidal. Bien équipées, et malgré la tempête de sable qui ralentie les opérations, ce sont donc les forces tchadiennes qui devraient rentrer les premières dans la ville, avant les maliens. Les français quant à eux restent en protection des accès. Plutôt une bonne chose, il faut dire, la forte présence militaire tchadienne devrait éviter tout dérapage ou règlements de comptes entre maliens…

Premier constat, après avoir montré ses muscles, la France tient dorénavant à mettre les armées africaines en avant.

En parallèle, le 17ème RGP (régiment de génie parachutiste) a remis en état, en 24 heures, l’aéroport de Tombouctou, dont la piste avait été bloquée par les djihadistes (terre, trous, carcasse d’avion) grâce au largage de moyens conséquents (bulldozer, bennes…). Un IED non armé fait d’une bombonne de gaz et d’une charge explosive a été retrouvé dans les locaux de l’aéroport.

La présence française au Mali c’est aujourd’hui 3500 soldats au sol et 4600 au total impliqués dans l’opération Serval. Tandis que les forces continuent d’arriver, notamment les blindés français les plus lourds, AMX10RC et VBCI débarqués à Dakar et qui s’y trouvent encore selon l’EMA. Quant aux africains, ils sont aujourd’hui 3000. L’EUTM (mission européenne de formation de l’armée malienne) est actuellement en phase de génération de forces, soit en cours de définition. Elle devrait compter au total 400 soldats, principalement des anglais et des français. Son chef, le général Lecointre, s’est déjà rendu à Bamako pour des entretiens de cadrage et n’exclut pas que des éléments précurseurs soient déployés dès le lancement de la mission, soit vers la mi-février.

 

Photos: les forces tchadiennes, dont des chars d’origine française, AML90 (droits réservés)