Le Conseil européen a approuvé le 6 mars la mise en place d’une capacité militaire de planification et de conduite (MPCC). Chargée, au sein de l’État-major de l’Union Européenne (UE), d’assurer la planification et l’exécution de missions militaires non combattantes, cette nouvelle structure est destinée à « renforcer la capacité de l’UE à réagir plus rapidement, plus efficacement et de manière plus fluide », précise le Conseil dans un communiqué.
Si l’activation de la MPCC reste un geste symbolique dans la quête d’une coopération européenne en matière de défense et de sécurité, celui-ci indique néanmoins une volonté de progresser « de manière régulière vers une coopération renforcée en matière de défense », a rappelé la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, avant d’ajouter que « nous continuerons à en faire davantage ».
Une fois concrétisée, cette structure permettra aux commandants de se concentrer sur le volet tactique de leurs missions, tout en confiant les problématiques stratégiques de planification, de suivi, etc. à la MPCC. Cette direction – car il ne s’agit pas d’un quartier général – travaillera en étroite synergie avec son homologue civil, la capacité civile de planification et de conduite (CPCC). Donc, nulle révolution organisationnelle, mais néanmoins une belle avancée pour ces commandants qui passeront moins de temps en avion entre l’Afrique et la Belgique.
La MPCC dirigera notamment les missions d’entraînement au Mali (EUTM Mali), en Centrafrique (EUTM RCA) et en Somalie (EUTM Somalia). Composée d’une trentaine de membres, cette structure sera dirigée par l’actuel directeur général de l’État-major européen, le lieutenant général finlandais Esa Pukkinen en poste depuis mai 2016. Son action sera également contrôlée par le Comité politique et de sécurité (COPS), composé des ambassadeurs des États membres.
La création d’outils de commandement européens était jusqu’à l’année dernière confrontée au veto britannique. Mais tant le Brexit que la menace terroriste et les pressions venues d’Outre-Manche suite à l’élection de Donald Trump ont depuis apporté de l’eau au moulin de revendications essentiellement portées par Berlin et Paris.