Le nouveau GO20 MM de Thales, un radar unique pour plusieurs missions

(Crédits : Thales)

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La famille de radars tactiques « Ground Observer » de Thales s’est agrandie d’un nouveau membre, le Ground Observer 20 Multi-Mission (GO20 MM). Taillé pour la lutte anti-drones, il est le premier de la gamme à offrir une capacité de surveillance simultanée des menaces terrestres et aériennes, en 3D et à 360°.

Deux capacités dans un seul système

« Les armées sont confrontées à une nouvelle menace très évolutive, les drones. L’importante prolifération et l’évolution constante des capacités des drones, dont les charges utiles, la navigation et la formation d’essaims, accentuent cette menace jour après jour », rappelait Maja Velimirovic, directrice des activités systèmes terrestres et aériens en Allemagne, lors d’un webinaire de présentation du produit.

Le tempo technologique remet régulièrement en question le potentiel de détection des radars, contraignant l’industriel à innover pour conserver une longueur d’avance. « S’appuyant sur l’expérience acquise avec un large éventail de radars de surveillance au sol, notamment la gamme Ground Alerter et Ground Observer, ce nouveau venu ajoute une dimension nouvelle en offrant une capacité de détection avancée des drones et en aidant les forces déployées sur le terrain à maintenir leur suprématie », annonce-t-elle. 

Deux caractéristiques différencient le GO20 MM des autres membres de la gamme Ground Observer. Il est le premier à être « multi-mission ». Il est autrement dit conçu pour détecter, poursuivre et classifier simultanément les menaces aériennes évoluant à basse altitude et les menaces terrestres. Le tout en continu, à 360° et avec un seul mode. Le GO20 MM est aussi le premier à opérer en 3D, ajoutant l’altitude aux données d’azimut et de distance et augmentant considérablement le volume de balayage.

Avec ce radar en bande X, l’opérateur sera en mesure de repérer un micro-drone de type DJI Phantom 4 à 4 km, un combattant à pied à 9 km, un véhicule léger à 13 km et un hélicoptère à 15 km, limite de la portée instrumentée. « À cette distance, un drone venant de n’importe quelle direction sera détecté plus rapidement, avant même qu’il ne devienne une menace », explique Arndt Ulbrich, responsable produit GO20 MM. Son antenne rotative offre un taux de rafraichissement de six secondes. Le GO20 MM récupère aussi des briques déjà qualifiées et ayant fait leurs preuves sur d’autres systèmes. Il intègre, par exemple, l’interface homme-machine (IHM) Venus et le double GPS (Pointing and Northing Unit) du GO12.

Ce nouveau radar embarque par ailleurs un algorithme de classification analysant l’effet micro-Doppler de tous les objets détectés, qu’ils soient aériens ou terrestres. « Nous avons combiné deux approches pour le GO20 MM : un outil conventionnel pour les cibles terrestres et un outil de classification intégrant de l’apprentissage profond pour les cibles aériennes », complète Arndt Ulbrich. Cette combinaison permet à l’opérateur de gagner un temps précieux lors des phases de discrimination des objets et de mise en oeuvre des contre-mesures. 

Gagner en mobilité sans perdre en autonomie

Le champ d’applications du GO20 MM est vaste : protection d’emprise, d’événements publics, de colonne de véhicule, de bivouac, etc. Une constante relie l’ensemble : la nécessité de gagner en mobilité grâce à système compact et léger mais sans perdre en autonomie.

« Les troupes sur le champ de bataille, en mouvement ou en opération aéromobile vont généralement transporter le GO20 MM par véhicule ou par hélicoptère. (…) Une installation simplifiée est donc essentielle. La compacité autorise une installation simplifiée sur un bâtiment, un container ou un véhicule et ne nécessite aucune infrastructure complexe ni générateur », indiquait Hans-Jochen Soelter, directeur de la stratégie, du marketing et des ventes de la division radars de surface.

Entièrement « ITAR free », le GO20 MM reproduit une approche qui a fait le succès du GO12, adopté par l’armée de Terre dans le cadre du programme MURIN. Thales n’a ainsi pas retenu l’option du générateur, préférant à nouveau s’orienter vers « un système radar silencieux et facile à transporter pour assurer le succès de la mission ». L’alimentation repose donc uniquement sur une batterie à six éléments offrant jusqu’à cinq heures d’autonomie. 

Ensuite, le GO20 MM conserve un poids relativement léger et une grande aisance de montage. Il ne comprend que quatre éléments principaux : une antenne rotative (35 kg), une unité de traitement fixe (32 kg), un tripode en fibre de carbone (14 kg) et une station de contrôle et son câblage (5 kg). L’ensemble est assemblé en cinq minutes par deux soldats. 

Après deux années de développement, un délai relativement court pour un équipement militaire complexe, le GO20 MM est désormais une solution pleinement qualifiée et intégrée au portfolio Thales. À l’instar des GO12 et GO80, il sera produit en Allemagne, à Ditzingen (Bade-Wurtemberg). Avec un tel argumentaire, le nouveau venu a déjà suscité l’intérêt de clients de Thales lors de démonstrations, les utilisateurs de la famille Ground Observer en tête.