L'armée nationale libanaise se modernise

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Le 22 juillet dernier, le Département d’Etat américain a approuvé la vente par Raytheon de 50 tubes lance-missiles M220A2 TOW et 1500 munitions associées de types BGM-71E/H aux Forces Armées Libanaises (FAL). Cette vente d’un montant global de $245 millions est le dernier exemple du renforcement matériel des FAL depuis cinq années, tant dans le domaine terrestre qu’aérien et dans une moindre mesure, naval.
 

Les Forces armées libanaises ont régulièrement été renforcées par l’aide militaire Américaine


 
Depuis les derniers combats inter communautaires de 2008 et l’incapacité de l’armée nationale à imposer un retour au calme, il est apparu qu’au delà des dissensions religieuses au sein même de ses troupes, d’importantes lacunes matérielles faisaient jour. Avec un équipement obsolète et hétéroclite, les FAL avaient du mal à faire face aux milices du Hezbollah souvent très bien équipées par l’Iran et la Syrie. Les Occidentaux et les régimes « amis » du Golfe ont alors consenti d’importants efforts pour aider à moderniser les FAL, soit à base de matériels neufs, soit en cédant leurs surplus. Ce renforcement des capacités offensives des FAL coincide avec une nette dégradation de la situation à la frontière nord-est du Liban, qui voit un exode massif de réfugiés syriens mais aussi de vives tensions entre les chiites et les sunnites dans leurs soutiens respectifs au régime de Bachar el-Assad et à ses opposants, y compris Daech.
 
Dans le domaine terrestre, le parc des transports de troupes type M113A2/A3 a été renforcé par des exemplaires provenant des stocks de l’US Army mais aussi de Belgique pour atteindre les 2000 exemplaires, suivi par les Humvees, avec près de 1300 véhicules en service. Si le parc vieillissant des chars T-54/55 ne semble pas faire l’objet d’un programme de remplacement, des versions modernisées du M48 et M60 ont été livrées en petites quantités, les FAL privilégiant désormais la mobilité et l’appui feu au détriment des blindés lourds d’anciennes générations, trop vulnérables dans les combats urbains où en montagne. L’arrivée prochaine d’une trentaine de canons CAESAR financés par l’Arabie Saoudite donnera un punch indéniable à l’artillerie libanaise, encore dotée principalement de tubes américains type M-198 de 155 mm. Enfin l’introduction d’une dizaine de drones légers RQ-11 Raven lui ouvre depuis peu le domaine de la reconnaissance et du renseignement tactique, domaine qui lui faisait grandement défaut.
 
Dans le domaine aérien, la Force Aérienne Libanaise avait perdu depuis 2009 sa composante « aviation de combat » avec le retrait définitif des ses derniers Hawker Hunter F.Mk.6. Le remplacement régulièrement évoqué de ces avions par des Mig-29, des F-5 ou des Aermacchi MB- 339 ne s’est jamais finalisé, d’une part du fait de ressources financières limitées mais aussi sous la pression d’Israel. De fait, seule la composante “voilures tournantes” a été renforcée, par des livraisons de Bell UH-1H+ et de Gazelle SA-342 “Hot”en provenance d’Abu Dhabi et de France (surplus), avec une mise à niveau de l’optronique et de la turbine. La Roumanie a de son côté, fourni des Puma sous licence (IAR 330) pour compléter les SA 330 également donnés par Abu Dhabi. Les choses changent cependant puisqu’outre les trois Cessna AC-208B utilisés comme avion de reconnaissance avec une panoplie de senseurs et capteurs, la Force Aérienne a notifié à Sierra Nevada Corporation (USA) l’achat de six A-29 Super Tucano et leurs armements, vente validée par le Département d’Etat américain en juin dernier.
 
Dans le domaine naval, un patrouilleur côtier de 42 mètres acheté neuf aux USA en 2012 complète une modeste flotte d’unités plus petites.