La France ne combat pas en Libye

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Pas de missions de combat pour les Français déployés en Libye selon Le Drian (Crédit photo: Reuters/Eric Gaillard)


La France ne combat pas en Libye, que ce soit directement ou de manière cachée, a rappelé cette semaine le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian lors d’une visite officielle à Oman. Certes, la France ne combat pas directement, mais des membres de la DGSE (direction générale de la sécurité extérieure,  le service de renseignement extérieur de la France depuis 1982) et des forces spéciales françaises ont bel et bien été déployés sur le sol libyen pour « une mission d’identification de cibles », a confirmé Le Drian en juillet lors d’une audition conjointe de la commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée Nationale et de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat français dévoilée cette semaine.
 
L’objectif de la France, concernant le cas libyen, n’a pas changé depuis cette audition du 26 juillet et consiste toujours à soutenir le gouvernement d’union nationale du président Fayez el-Sarraj, le seul à être reconnu par la communauté internationale. À ce titre, « Nous fournissons un soutien au gouvernement libyen et au président Fayez el-Sarraj uniquement lorsque celui-ci est nécessaire », a précisé Le Drian à Oman.
 
Même si le « soutien » apporté se borne à des missions de reconnaissance et de renseignement, celles-ci ne se dérouleraient pas sans mal, à l’image du décès de trois sous-officiers du Service action de la DGSE en juillet dernier. Lors de son audition, Le Drian évoquait ainsi « des problèmes de coordination entre les forces spéciales et la DGSE : elle [la coordination] est souvent très positive mais, en la circonstance, elle peut susciter certaines inquiétudes ».
 
Un constat partagé par le sénateur Jacques Gautier, qui a «cru comprendre que l’excellente coopération qui prévalait entre ces deux services [DGSE et forces spéciales] au sein de la task-force Sabre, au Sahel, ne soit pas du même niveau en Libye » et qui s’interrogea sur la possibilité d’« améliorer leurs relations ? » Sans se risquer à y répondre, Le Drian confirmait en effet que « des ajustements sont parfois nécessaires mais (que) les relations sont très efficaces et je leur rends hommage ».